À l’heure du Covid-19, plongée dans l’organisation du Tour de France

À l’heure du Covid-19, plongée dans l’organisation du Tour de France

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© Jacqueline Macou (Pixabay)

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Par Abdallah Soidri

Publié le

Un Tour en tout point inhabituel.

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, le départ de la Grande Boucle n’a pas eu lieu en juillet, avec une première étape programmée le 29 août, à Nice. Une date anormale pour le Tour, lui aussi insolite par son organisation inédite. Sur la route ou en coulisses, beaucoup de choses ont été chamboulées pour que cette 107e édition se déroule dans les meilleures conditions sanitaires.
Et cela commence par le port du masque généralisé. À l’exception des coureurs en plein effort, toutes les personnes travaillant sur le Tour sont soumises à cette obligation, de son directeur, Christian Prudhomme, aux caravaniers, en passant par les directeurs d’équipes. Le public aussi a été fortement invité à se couvrir le visage et ainsi réduire les risques de contamination des cyclistes.
Ces consignes ont été en très grande majorité respectées – même si l’on a pu observer des irréductibles du masque, dans l’organisation comme sur le bord de la route, où des encouragements se font la bouche découverte. Des comportement pas “Covid friendly”, mais heureusement sans conséquence grave pour la tenue du Tour.

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Dans ma bulle

À l’instar de ce qu’ont fait la NBA à Orlando ou l’UEFA à Lisbonne pour le Final 8, les organisateurs du Tour de France ont opté pour la mise en place de “bulles” pour les équipes et leur encadrement, afin d’éviter au maximum les contacts avec des personnes extérieures. Il est donc logique d’apprendre que certaines équipes privatisent un étage d’hôtel voire un hôtel entier, comme nous l’apprend Karine Morot-Gaudry, directrice générale adjointe de Logis Hôtels, hébergeur officiel du Tour.
Dans les coulisses de la compétition, cette organisation inédite se fait également sentir. La très populaire caravane a réduit la voilure d’un tiers. Habituellement, ce sont 160 véhicules qui sillonnent les routes pour gâter le public en cadeaux. Cette année, c’est tout juste une centaine, nous fait savoir un habitué. Et des grandes marques historiques ont fait l’impasse sur cette édition, comme Krys ou la Française des jeux.

20 % de personnes en moins sur le Tour

Chez les caravaniers, les interactions avec les confrères d’autres enseignes se limitent au strict minimum : sur le parking caravane, au départ et à l’arrivée. En dehors, chaque équipe est dans son coin. Exit donc les soirées festives communes, au grand regret de Lucie, dont c’est la première expérience sur la Grand Boucle. “Normalement il y a une soirée des caravaniers de prévue, où on se mélange et on apprend à se connaître, nous explique-t-elle, mais tout a été annulé.”
Le caractère inédit de ce Tour 2020 ne l’a pas empêché de remplir toutes ses promesses, d’un point de vue sanitaire — aucun coureur n’a été testé positif durant les 3 semaines de compétition — et sportif. Le spectacle a été au rendez-vous, malgré une diminution de 20 % des personnes participant à la grand-messe du cyclisme français (3 000 cette année contre 5 000 habituellement). Et l’essentiel a été assuré : à la fin, c’est toujours le maillot jaune qui gagne.