Haaland, Mbappé, il n’y a pas qu’eux dans la vie!

Haaland, Mbappé, il n’y a pas qu’eux dans la vie!

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Par Tidiany M'Bo

Publié le

Dans le sillage des deux stars montantes, d’autres joueurs aspirent à dominer la planète foot dans les années à venir.

Que ce soit sur les plateaux télé spécialisés ou dans les cours de récréation, les deux noms tournent en boucle comme un vieux disque rayé. Kylian Mbappé (22 ans) et Erling Haaland (20 ans) incarnent la nouvelle vague du football. Lancés dans une insatiable course aux records, ils sont appelés, sportivement comme médiatiquement, à régner sur leur sport pour quelques années.


C’est du moins l’avis d’un pan du microcosme foot, dont l’approche binaire tend (malheureusement) à se banaliser. La rivalité entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo (onze Ballons d’or à eux deux) a agi comme un miroir déformant pour toute une génération, biberonnée 15 ans durant par ce duel hors-norme. Dans l’antichambre des étoiles montantes du football, Haaland et Mbappé sont pourtant loin d’être seuls. D’autres prétendants se bousculent au portillon et non des moindres. Nous en avons choisi cinq, pour qui l’avenir pourrait s’avérer tout aussi radieux.

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João Félix (21 ans)

C’est un soir d’avril 2019 que João Félix laisse sa carte de visite à l’Europe du football. Alors âgé de 19 ans, il devient le plus jeune joueur à claquer un triplé en Ligue Europa, contre Francfort en quart de finale (4-2). Un fait d’armes notable qui suffit à en faire le digne héritier de Rui Costa, avec lequel il partage bon nombre de similitudes, que ce soit dans le jeu ou l’allure.


Dans un registre différent des joueurs rapides et athlétiques du moment, le Portugais incarne l’esthétisme et le romantisme d’un football qui se perd. Avec son air chétif et sa technique léchée, aérienne, Félix ferait presque figure d’anomalie dans le décor actuel. Arraché par l’Atlético de Madrid au Benfica contre un chèque de 126 millions d’euros en 2019, le joueur n’est pas encore un titulaire indiscutable dans l’équipe de Diego Simeone – mais chacune de ses apparitions, ou presque, confirme à quel point il est un joueur à part.

Marcus Rashford (23 ans)

Marcus Rashford est entré très tôt dans le cœur des supporters de Manchester United. Plus précisément en mars 2016, lorsqu’il inscrit l’unique but dans un derby de Manchester, à seulement 18 ans. Cinq ans plus tard, c’est dans le cœur des Britanniques qu’il semble avoir gagné sa place. D’abord en faisant plier le gouvernement de son pays, réticent à l’idée de prolonger le financement de repas chauds pour des milliers d’enfants pauvres, alors que le confinement de 2020 s’éternisait. Puis en lançant des campagnes de levées de fonds visant à financer des repas pour les classes défavorisées. “Je sais ce que c’est que d’avoir faim”, avait-il alors expliqué au Times dans une lettre ouverte. “Il y a 10 ans, j’étais l’un d’eux.”


Autant de démarches qui ont permis à Rashford d’acquérir une dimension sociale qui dépasse le cadre du sport et des frontières nationales, puisqu’il a été désigné membre de l’Empire britannique (MBE) avant d’apparaître en une du magazine Time comme l’une des 100 personnalités les plus influentes au monde. Pas mal, pour un simple footballeur. D’autant plus que son implication ne semble pas enrayer sa progression sur le terrain : 15 buts en 2018, 16 en 2019, 25 en 2020. De quoi s’imposer comme un leader indéniable pour la nouvelle génération.

Alphonso Davies (20 ans)

Comme pour Rashford, l’histoire d’Alphonso Davies aurait facilement sa place dans les cahiers des meilleurs scénaristes de Hollywood. Car, à vrai dire, pas grand-chose ne semblait prédestiner ce garçon de 20 ans à soulever en août dernier la Ligue des champions, au terme d’un tournoi dont il aura été la grande révélation sous les couleurs du Bayern Munich.
Quelques mois plus tôt, ils ne sont qu’une poignée à connaître ce jeune Canadien de 18 ans lors de son arrivée en catimini en Bavière depuis Vancouver, où il évolue comme professionnel depuis déjà deux ans. Professionnel à 15 ans, international à 16, Davies enchaîne déjà les records de précocité. Explosif, doté d’une incroyable vitesse de pointe – il détient, à ce jour, le record de vitesse enregistrée en Bundesliga, avec 36,51 km/h –, il s’impose dans le couloir gauche bavarois devant le champion du monde français Lucas Hernandez. Avec, au passage, quelques actions iconiques, comme ce débordement face à Nélson Semedo, lors du quart de finale de C1 historique remportée par Munich contre Barcelone (8-2).


Une notoriété qui tranche avec ses origines modestes. Né dans un camp de réfugiés au Ghana, de parents libériens qui ont fui la guerre, Davies a émigré au Canada avec sa famille lorsqu’il avait 5 ans. Confronté à la faim, à la pauvreté et à la mort, le jeune Alphonso détonne par sa maturité. Il est aujourd’hui un footballeur mondialement reconnu… et un homme comblé, heureux de partager sa vie avec la footballeuse du Paris Saint-Germain, Jordyn Huitema.

Ansu Fati (18 ans)

“Je regarde tous les matchs du Barça. Je crois que même Dieu ne sait pas ce qui nous attend avec Fati. Il est très fort, il a deux paires de cou*****, beaucoup de personnalité, je lui souhaite le meilleur et, surtout, j’espère qu’il n’aura pas de blessures qui risquent de le freiner.”

Quand il s’agit du poste d’attaquant dans un club comme le FC Barcelone, Samuel Eto’o sait généralement de quoi il parle. À l’heure où le club catalan envisage péniblement l’après-Messi, les propos tenus par le Camerounais sur les ondes de la Ser Catalunya ont certainement dû rassurer plus d’un socio.


Plus jeune buteur de l’histoire de la Ligue des champions (à 17 ans et 40 jours), plus jeune buteur de l’histoire du Barça (à 16 ans et 304 jours), Anssumane Vieira Fati, dit Ansu Fati, n’a pas tardé à attirer la lumière des projecteurs. Il faut dire que le natif de Guinée-Bissau est un joueur aussi instinctif qu’efficace – 10 buts marqués sur les 15 premiers tirs cadrés de sa carrière professionnelle au Barça –, le tout allié à une technique particulièrement naturelle. Vous comprendrez pourquoi les sélections espagnole et portugaise ont très vite bataillé pour obtenir ses faveurs. Finalement sélectionné avec la Roja, Fati y a connu des débuts encourageants (4 sélections, 1 but). S’il n’est pas ennuyé par un physique déjà récalcitrant – jambe cassée à 13 ans, blessure au ménisque du genou qui le tient éloigné des terrains depuis novembre 2020 – Ansu Fati devrait assurément figurer parmi les joueurs sur lesquels il va falloir compter.

Phil Foden (20 ans)

Si l’Angleterre a fourni depuis 15 ans bon nombre d’espoirs déchus, il y a, a priori, peu de chances pour que Phil Foden vienne compléter cette liste. À l’image d’un João Félix, Foden mise sur d’autres arguments que sa dimension athlétique. Intégré à 16 ans dans le groupe professionnel de Manchester City par Pep Guardiola en 2016, l’Anglais est couvé par son entraîneur pour mieux prendre son envol. “À son âge, Phil Foden est le joueur le plus talentueux que je n’ai jamais vu, comme joueur et comme coach”, dit de lui Guardiola. “Il a tout pour devenir l’un des meilleurs. C’est le seul joueur qu’on ne vendra jamais. Pas même pour 500 millions d’euros. Phil n’ira nulle part, parce que Phil, c’est City.”


Un éloge ô combien explicite car, à 20 ans et avec plus d’une centaine de matches au compteur avec les Citizens, Foden s’impose de plus en plus régulièrement comme un titulaire au cœur d’un effectif pourtant pléthorique. Capable de jouer sur tout le front de l’attaque, guidé par sa créativité et sa justesse, il est peut-être le talent que l’Angleterre attend pour enfin remporter le titre international qui fuit la sélection depuis 1966.