En Chine, on ne sait plus comment parler de Peng Shuai

En Chine, on ne sait plus comment parler de Peng Shuai

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Photo by Corinne Dubreuil/ABACAPRESS.COM

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Par Konbini Sports

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Pour commenter l'affaire ou parler de la joueuse, les Chinois sont obligés de trouver des subterfuges pour désigner Peng Shuai.

Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Comme pour le personnage de Lord Voldemort dans les aventures de Harry Potter, le nom de la tenniswoman chinoise Peng Shuai, qui a accusé de viol un ancien vice-premier ministre, a disparu des conversations en Chine. Par peur de ce qui pourrait lui arriver et éviter la censure, la population préfère utiliser d’autres termes pour faire référence à la joueuse, comme nous l’apprend le New York Times.

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La peur d’en parler en public

“Une joueuse tennis”, “le sujet (sic) dont parle les gens” ou des citations de la lettre de dénonciation de Peng Shuai sont autant d’éléments utilisés pour qualifier l’athlète sans la nommer, y compris par des journalistes de médias d’état, bien embarrassés quand il faut commenter l’affaire.

Au lendemain de la prise de parole de la tenniswoman sur Weibo début novembre, les autorités chinoises avaient déjà effacé les traces de son patronyme sur Internet, poussant ainsi les personnes désireuses de discuter du sujet à trouver des subterfuges ou à se taire. “Les gens n’osent même plus en parler en public, déclare au quotidien américain une ancienne journaliste sportive basée à Shanghai. J’imagine que ce qu’elle a vécu restera à tout jamais un mystère.”

Annulation des tournois en Chine

La disparition de la joueuse après ses révélations a ému tout le milieu de la petite balle jaune. Malgré une prise de parole et une réapparition en public jugées peu rassurantes, le président de la WTA Steve Simon a pris la décision ce mercredi de suspendre tous les tournois en Chine. En bonne conscience, je ne vois pas comment je peux demander à nos athlètes d’y participer à des tournois quand Peng Shuai n’est pas autorisée à communiquer librement”, a-t-il écrit dans un communiqué.

Pendant ce temps, son nom disparaît petit à petit des bouches et des écrits en Chine, comme ce fut le cas pour le Seigneur des ténèbres dans les œuvres de J.K. Rowling. À la différence que Peng Shuai n’a fait de mal à personne.