Ratatouille, taekwondo et Alabasta : on a interviewé Taz Skylar (Sanji) avant le tournage de la saison 2 de One Piece

Vinsmoke

Ratatouille, taekwondo et Alabasta : on a interviewé Taz Skylar (Sanji) avant le tournage de la saison 2 de One Piece

Image :

©Paris Fan Festival 2024

photo de profil

Par Thilda Riou

Publié le

Présent au Paris Fan Festival 2024, Taz Skylar, interprète du fameux Sanji dans le live action One Piece, a répondu à nos questions.

Si adapter un anime en live action est toujours un pari risqué, s’attaquer au monument qu’est One Piece était un défi plus qu’audacieux ! Lorsque le projet d’une série Netflix a fait surface, les fans de l’œuvre d’Eiichirō Oda ont été partagés entre enthousiasme et appréhension, impatients de découvrir si l’adaptation serait à la hauteur de leurs attentes. Finalement dévoilée durant l’été 2023, la première saison aura permis de lever tous les doutes, accueillie chaleureusement par les passionnés du manga culte.

À voir aussi sur Konbini

Un succès qui s’explique notamment par une mise en scène fidèle à l’œuvre originale, un budget impressionnant, une attention particulière aux décors et, surtout, un casting de qualité : Iñaki Godoy (Luffy), Mackenyu (Zoro), Emily Rudd (Nami), Jacob Romero (Usopp) ou encore Taz Skylar (Sanji). Difficile d’imaginer de meilleurs acteurs pour incarner l’équipage du Chapeau de Paille. Et pour celui qui incarne le cuistot de la bande, pas question de faire les choses à moitié. Déterminé à réaliser lui-même toutes les scènes de combat de son personnage, Taz Skylar s’est lancé dans un entraînement intensif pour pouvoir maîtriser les kicks légendaires de Sanji. De passage dans la capitale pour le Paris Fan Festival, l’acteur nous raconte ses heures passées à apprendre le taekwondo, se confie sur sa santé mentale, et fait un choix entre désert et montagne enneigée avant le tournage de la saison 2.

Konbini | La France compte un très grand nombre de fans d’animes et de mangas, c’est donc un plaisir de te voir à cette édition du Paris Fan Festival. Qu’est-ce qui, selon toi, rend One Piece si spécial au point de toucher un public international ?

Taz Skylar | C’est une question très cool car j’y ai beaucoup réfléchi et je ne suis pas encore sûr de connaître la réponse. Je pense que nous nous sentons tous un peu comme des marginaux à un moment donné de notre vie, comme si nous n’étions nulle part à notre place. [La bande de One Piece] vient de partout. Ils sont très différents, tous marginaux à leur manière, et ont tous choisi cette famille. Je pense aussi que l’histoire, à travers chaque arc, est très symbolique et en adéquation avec les choses qui se passent dans notre monde. Nous pouvons en tirer beaucoup. Et cela nous est offert dans un bouquet de couleurs, de folies et de divertissement !

Tu sembles ne jamais manquer une occasion de progresser chaque fois que tu te rends dans un endroit différent. Puisque tu es à Paris, y a-t-il un plat de la cuisine française que tu aimerais goûter ou apprendre à cuisiner ?

Depuis que je suis petit, j’ai toujours voulu manger la meilleure ratatouille à cause du film [Disney]. J’étais obsédé par ça. Quand le film est sorti, pendant un mois, je disais : “Maman, tu peux me faire de la ratatouille ?” Elle m’a préparé quelque chose, mais ce n’était pas si bon que ça. [rires] Donc j’aimerais goûter de la ratatouille pendant que je suis ici. Je veux aussi essayer la savate, c’est un style français de kickboxing ! D’habitude, les arts martiaux ont des ceintures, mais là, ils ont des gants de différentes couleurs.

Parlons de l’incroyable personnage que tu incarnes ! Quels traits de personnalité partages-tu avec Sanji ? Et que penses-tu pouvoir apprendre de lui ?

[rires] Ce que j’ai déjà dit, et qui est vrai, c’est que je tombe amoureux très facilement. [Sanji] est aussi quelqu’un de très relax, et je fais beaucoup d’efforts pour l’être. Mais je pense que je partage également avec lui une véritable quête de sens dans absolument tout. Je ne peux pas faire quelque chose pour le simple fait de le faire ! Je suis aussi têtu que lui, s’il a quelque chose en tête, personne ne peut l’empêcher de le faire. Ce que j’aimerais apprendre de lui, c’est réussir à parler avec une cigarette dans la bouche sans la faire tomber. [rires] Pendant mon entraînement, je mettais des cigarettes en plastique ou des cure-dents dans ma bouche, et ça tombait toujours !

Pour préparer ce rôle, tu as appris le taekwondo, alors que tu n’avais aucune expérience en sports de combat auparavant. Pourquoi était-il important pour toi d’effectuer toutes tes cascades ?

En fait, je n’ai jamais vraiment eu l’intention d’être acteur. J’ai toujours eu l’intention d’être écrivain, puis le métier d’acteur a ouvert une nouvelle voie pour moi. À partir de ce moment-là, j’ai voulu que mon travail reflète toujours le maximum de mes efforts. Et avec ce personnage en particulier, le combat est tellement intrinsèque à qui il est que ça me paraissait bizarre de le faire à moitié. Souvent, les gens ne respectent pas forcément le fait que tu veuilles faire tes propres cascades. Sur le plateau, c’est presque vu comme quelque chose de puéril. Mais nous avons passé huit mois à filmer, et je voulais tout faire. C’était très important pour moi, et je l’ai fait.

Tu t’entraînais pendant huit heures, tous les jours !

Quatre heures le matin, puis je m’entraînais à cuisiner pendant deux heures, puis de nouveau quatre heures [de taekwondo] le soir. Ensuite, j’allais au sauna et je m’étirais. C’était comme ça sept jours sur sept.

Ça a dû être éprouvant physiquement mais aussi mentalement. Comment es-tu parvenu à rester motivé et équilibré mentalement pendant ton entraînement ?

C’est une très bonne question parce qu’en réalité, non, je n’étais pas du tout équilibré mentalement. L’idée de s’entraîner et de persévérer semble vraiment romantique, mais en fait, c’était terrible. [rires]

Je peux imaginer, oui. [rires]

Même quelque chose comme prendre des bains de glace. Je me souviens en avoir pris un pour la première fois parce que tout mon corps se déchirait, tout était gonflé. Mes genoux étaient rouges et tout me faisait mal. Quand je suis entré dans le bain, j’ai appelé mon père tellement c’était douloureux. Je lui ai dit : “Papa, je suis dans un bain glacé, parle-moi et distrais-moi, s’il te plaît, s’il te plaît.” J’ai tenu environ vingt secondes, puis j’ai dû sortir. Tout était tellement nouveau. J’ai été déprimé pendant une grande partie de cette période. Ça m’arrivait souvent de me réveiller le dimanche et ne pas réussir à sortir du lit. J’essayais de comprendre pourquoi je me sentais comme ça. Mais je ne pouvais pas m’arrêter car j’étais en plein dedans et je m’étais engagé à le faire. Il fallait donc continuer, mais ça craignait. [rires]

Dans ces moments-là, il faut constamment se rappeler son objectif.

C’est exactement ça. Et ça m’a vraiment montré à quel point il est important de surveiller sa santé mentale. Ça m’a appris que si je me sens mal aujourd’hui, ce n’est pas grave. Souvent, quand je me sentais mal, je me torturais l’esprit à me dire que j’étais ingrat, que je devrais me sentir bien.

Ce qui n’est pas non plus une bonne chose à penser…

Oui, on se torture soi-même. Maintenant, si je me sens mal, je me dis juste : “OK, aujourd’hui va être une journée difficile. Si tu es de mauvaise humeur, c’est probablement pour ça.” Il suffit de boire de l’eau, de se coucher tôt, de prendre un bain glacé, de s’étirer, de bien manger. De se mettre dans de bonnes conditions.

Le tournage de la saison 2 devrait bientôt commencer et de nombreuses aventures attendent l’équipage du Chapeau de Paille. Je pense notamment aux arcs de Drum et Alabasta ! Est-ce que tu préférerais traverser le désert par une chaleur de 50 °C ou escalader une montagne enneigée par un froid glacial de -10 °C ?

Oh, les deux ! Mais si je devais choisir, ce serait la montagne enneigée. Mais j’aime l’idée des deux.

En parlant d’Alabasta, si ça se passe dans le live action, as-tu hâte de porter les lunettes du célèbre Mr Prince ?

[rires] Si je le fais, ce serait vraiment cool !

Depuis sa sortie, la série a suscité un vif engouement. J’imagine que ça a dû être un tourbillon d’émotions pour toi et le reste du casting. Comment as-tu réagi face à cette soudaine attention et ce soudain amour des fans ?

Ça fait beaucoup de choses à assimiler ! [rires] C’est magnifique et merveilleux, mais c’est un autre style de vie, une autre façon d’être. C’est pour ça que j’ai toujours mon meilleur ami à mes côtés. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Tout ça, c’est avec lui que je le vis. Parce qu’au final, même nos parents sont trop fiers de nous pour comprendre qu’il y a peut-être quelque chose à digérer. Ils se disent juste que tout est génial. [rires]