Pourquoi la Reine Victoria s’est pris (contre son gré) du porridge et de la soupe ?

Pourquoi la Reine Victoria s’est pris (contre son gré) du porridge et de la soupe ?

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Par Lise Lanot

Publié le

Pour contrer l’inaction gouvernementale, les activistes redoublent d’imagination.

Les 3 et 4 mars derniers, deux statues de la Reine Victoria ont reçu à boire et à manger à Glasgow. Le premier jour, c’est un buste signé Francis John Williamson qui s’est ramassé du porridge, de la confiture et le mot “cunt” (l’équivalent d’un “salope” bien vulgaire, en français), inscrit au spray rose. Le lendemain, ce sont des statues de la Reine Victoria et de son Prince Albert, sculptées par l’Italien-Français Carlo Marochetti, qui ont été aspergées de soupe à l’aide d’un extincteur. Ces pique-niques improvisés sont l’œuvre de This Is Rigged, un collectif écossais qui milite contre l’inflation et la hausse de la pauvreté.

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Les deux militantes à l’œuvre ont revendiqué leur acte en vidéo, affirmant leur “refus de revenir à l’ère victorienne” alors même que “les maladies liées à la malnutrition, comme le scorbut et le rachitisme, sont en hausse”. À travers ces actions qui trouvent écho dans les médias et font réagir le public, le collectif cherche à mettre en lumière la hausse constante des prix et son lien avec les changements climatiques et l’industrie agroalimentaire : “Le groupe demande la réduction des prix de la nourriture pour bébé et que le gouvernement écossais finance des centres alimentaires communautaires”, rapporte Artnews.

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Les deux militantes, Sorcha Ní Mháirtín, 30 ans, et Hannah Taylor, 23 ans, ont été arrêtées pour trouble de l’ordre public. Les œuvres n’ont subi aucun dommage, ont affirmé les galeries les exposant après nettoyage. “Le potentiel dommage qu’un peu de porridge pourrait causer à une statue en marbre est complètement négligeable par rapport aux dommages que subissent actuellement nos communautés”, ont ajouté les militantes auprès d’Artnews.

Ces actions muséales s’inscrivent dans une lignée déjà longue d’activistes qui “s’attaquent” à des œuvres (en les endommageant rarement) pour faire réagir les politiques et l’opinion publique. Ce week-end, le collectif Palestine Action a aspergé et lacéré une peinture de l’ancien ministre britannique Arthur Balfour, auteur d’une déclaration en 1917 sur la création d’un “foyer juif” en Palestine, pour dénoncer les 31 184 Palestinien·ne·s tué·e·s par les bombardements israéliens, selon le nombre rapporté par l’AFP ce mardi 12 mars. De nombreuses œuvres bien célèbres ont également été touchées – à l’instar de La Joconde de Léonard de Vinci, La Jeune Fille à la perle de Johannes Vermeer, Les Meules de Claude Monet – le plus souvent pour dénoncer les bouleversements climatiques et l’inaction gouvernementale.