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En Iran, des femmes diffusent sur les réseaux sociaux les sports féminins interdits à la télé

En Iran, des femmes diffusent sur les réseaux sociaux les sports féminins interdits à la télé

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NAKAJIMA SHIORI (L) from Japan in action against FERESHTEH KARIMI (R) of Iran during the AFC Women’s Futsal Championship Thailand 2018 at Indoor Stadium Huamark, Bangkok, Thailand, on May 12, 2018 (Photo by Anusak Laowilas/NurPhoto)

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Par Lucie Bacon

Publié le

Par les femmes, pour les femmes. 
Cet été, pendant la Coupe du Monde, un petit événement a eu lieu à Téhéran, en Iran. En effet, pour la première fois depuis la révolution islamique de 1979, des femmes ont pu avoir accès au stade Azadi pour y voir la retransmission du match Iran-Espagne. 

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Tout ce qu’elles demandent, c’est d’être traitées de manière ÉGALE. Les Iraniennes postent des selfies depuis le stade Azadia, là où les femmes sont bannies depuis des dizaines d’années. Aujourd’hui, elles ont pu regarder une retransmission d’un match de Coupe du monde” 

Depuis 1979, les femmes n’ont pas le droit d’entrer dans les stades, de pratiquer certains sports ou de participer à certaines compétitions internationales et la plupart de leurs performances ne sont pas retransmises à la télévision, à cause des restrictions sur la présentation des corps des femmes.
Mais les femmes elles-mêmes ont décidé de réparer cette injustice. Comme le rapporte le site Observers de France 24, plusieurs comptes sur les réseaux sociaux retransmettent désormais des vidéos et des photos des compétitions féminines en Iran. C’est le cas par exemple de “Footlady” qui partage sur Instagram des matches de foot ou de futsal. 



Niloufar Hamedi, journaliste de sport en Iran, est l’un de celles qui participent à ce nouveau mouvement. Sur sa chaîne Telegram, elle retransmet elle-même des compétitions féminines et elle a expliqué à France 24 sa démarche : 

“Au cours des trois ou quatre dernières années, les gens se sont davantage intéressés aux sports féminins, puisque de plus en plus de femmes ont commencé à faire du sport. Cependant, les chaînes de télévision ne couvrent pas les compétitions féminines, à l’exception de très rares événements internationaux, comme le taekwondo aux Jeux olympiques.
Cela a poussé les femmes qui s’intéressent au sport à couvrir elles-mêmes les compétitions, grâce aux réseaux sociaux. Tout ceci est possible grâce à un réseau d’arbitres, joueuses, anciennes joueuses, entraîneuses, journalistes, supporters et même certaines personnes au sein des fédérations. Lorsqu’elles assistent à ces compétitions, elles prennent des photos et vidéos puis les publient sur leurs réseaux sociaux, principalement sur Instagram et Telegram.
(…)  Malheureusement, faute de ressources, ce n’est pas encore possible de diffuser les matches en direct. Cela arrive, mais c’est rare. Ce que nous partageons, ce sont principalement les temps forts des rencontres sportives. (…) Les médias indépendants ont les mains liées : s’ils publient des images dans lesquelles les corps de femmes sont considérés comme trop visibles, ils risquent d’être fermés.”

Ces diffusions ont ainsi permis de mettre en lumière les performances d’athlètes iraniennes et de les faire connaître au grand public. C’est le cas notamment de la joueuse de futsal Fereshteh Karimi, qui a gagné avec l’Iran en 2015 la première Coupe d’Asie de futsal féminin.