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“Il faudra du temps, mais ça peut le faire” : on a discuté avec le vrai coach de Tre Penne

“Il faudra du temps, mais ça peut le faire” : on a discuté avec le vrai coach de Tre Penne

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© FSGC/Pruccoli

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Par Enzo Galipon

Publié le

Entretien entre deux coachs d’un même club.

Ce serait dommage de passer autant de temps à faire de Tre Penne un cador européen sur Football Manager sans mettre en lumière les personnes qui y travaillent tous les jours. J’ai donc décidé de poser quelques petites questions à Stefano Ceci, l’actuel entraîneur de notre club préféré à tous.

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Coach Zozo | Bonjour collègue. Avant de commencer, j’espère que tu ne m’en veux pas d’avoir virtuellement pris ton poste à Tre Penne.

Stefano Ceci | Aucun problème ! Au fond, on est tous entraîneurs.

Est-ce que tu pourrais te présenter ?

Je m’appelle Stefano Ceci, je suis né à Rimini le 16 octobre 1969 et je suis l’entraîneur de Tre Penne, à Saint-Marin. À 15 ans, j’ai été recruté par Livourne et c’est ainsi que ma carrière de joueur a débuté. Entre amateur et professionnel, je suis passé par dix clubs différents avant de raccrocher les crampons à Morciano, à l’âge de 34 ans – c’est aussi là-bas que j’ai entamé ma reconversion en tant qu’entraîneur.

Mon histoire avec Tre Penne commence en 2007, où j’entraîne jusqu’en 2012. Après ça, je suis devenu entraîneur adjoint de l’équipe nationale de Saint-Marin de 2012 à 2017 et, depuis 2018, je suis de retour à Tre Penne.

Quinze équipes, deux poules, une de sept et une de huit… Il est quand même bien bizarre, le championnat à Saint-Marin.

C’est vrai que notre championnat national s’est toujours tenu de manière assez particulière… Bien heureusement, tout cela a changé depuis cette saison. Désormais, le championnat se déroule de manière plus classique : 15 équipes qui s’affrontent en phase aller-retour sur 28 journées et des play-off.

Après quelques années en tant qu’entraîneur virtuel de Tre Penne, j’ai cru comprendre que nos derbies se jouaient face à Murata et Libertas.

À l’échelle des 33 000 habitants de Saint-Marin, les derbies face à Murata et Libertas sont effectivement spéciaux car les tifosi se connaissent et c’est toujours un beau spectacle. En revanche, nos matches qui font le plus de bruit sont plutôt face à La Fiorita et Tre Fiori, nos concurrents directs pour le titre.

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En parlant de titre, le vainqueur s’offre le droit de jouer la Ligue des champions. Pour un club amateur, ça doit être quelque chose.

C’est vraiment superbe, l’atmosphère en Ligue des champions est fascinante. Ces dernières années, on est devenus plus compétitifs et c’est ce qui nous importe le plus.

C’est quoi ton plus beau souvenir en tant qu’entraîneur de Tre Penne ?

Il y en a deux. D’abord, notre titre de champion de Saint-Marin en 2012. C’était le tout premier de l’histoire du club. Il y a aussi notre première participation à une compétition européenne en 2010. C’était en Bosnie contre Zrinjski Mostar, pour le deuxième tour des qualifications en Ligue Europa.

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Quelles sont les ambitions actuelles de Tre Penne et du football saint-marinais ?

Aujourd’hui, Tre Penne est dans l’obligation de toujours revoir ses objectifs à la hausse et de rester compétitif dans toutes les compétitions nationales. Quant au football saint-marinais, il a besoin de continuer sa croissance actuelle pour avoir des ambitions internationales, que ce soit en club ou en sélection.

Pour toi, il y a de la place pour ces ambitions ?

Avec l’assouplissement des règles vis-à-vis des joueurs étrangers [les équipes étaient obligées d’aligner au moins sept joueurs saint-marinais sur la feuille de match et ne pouvaient pas inscrire plus de onze joueurs étrangers dans leur effectif, ndlr], notre championnat va pouvoir devenir beaucoup plus compétitif – et ça vaut aussi pour la scène européenne. Il faudra du temps, mais ça peut le faire !

Quelle est la place du foot à Saint-Marin ? La passion est-elle la même qu’en Italie ?

Tout comme en Italie, le foot est important pour les Saint-marinais. Il y a une vraie passion pour notre championnat et les équipes du pays, mais un peu moins pour la sélection nationale, qui a une histoire plutôt difficile. Devoir affronter l’Allemagne ou l’Angleterre quand tu n’as que des joueurs amateurs, c’est compliqué.

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Un jour, j’ai mis un petit pont à Sylvain Wiltord, est-ce suffisant pour prétendre à une place de titulaire à Tre Penne ?

J’ai mis un petit pont à Lothar Matthäus [champion du monde avec l’Allemagne et Ballon d’or en 1990, ndlr] quand j’étais joueur, mais pour jouer à Tre Penne, il faut aussi beaucoup courir et avoir du ballon.