En Somalie, des femmes bravent l’islamisme radical pour jouer au football

En Somalie, des femmes bravent l’islamisme radical pour jouer au football

Image :

Somali football players of Golden Girls Football Centre, Somalia’s first female soccer club, attend their training session at Toyo stadium in Mogadishu, on March 5, 2018.
The sight of young women playing football is highly unusual in Somalia, due to societal pressures as well as fear of Al-Shabaab. The Golden Girls Football Centre which was founded by local NGO in 2017 and currently has about 60 players, has aim to provide opportunities for Somali women to play football hoping to encourage them, in the future, to be national womenís football team players. / AFP PHOTO / Mohamed ABDIWAHAB

photo de profil

Par Julien Choquet

Publié le

En Somalie, le football est une discipline encore très difficile d’accès pour les femmes. 
Elles s’appellent Hibaq et Sohad et font partie des 60 footballeuses qui s’entraînent au Golden Girls Center à Mogadiscio, la capitale somalienne. Bravant les islamistes, elles font chaque semaine le trajet jusqu’au terrain avec leur hijab, avant de le laisser tomber pour s’entraîner en tenue de sport. 


Pour autant, ces femmes ne se sentent pas libres de pratiquer leur passion et vivent dans la crainte permanente des islamistes shebab, qui mènent régulièrement des attaques meurtrières et condamnent toute forme de divertissement tel que le football, surtout chez les femmes. Une peur légitime, que Mohamed Abukar Ali, fondateur du club interrogé par l’AFP, tente d’apaiser en mettant en place un maximum de sécurité : 

À voir aussi sur Konbini

“Lorsque les filles viennent à l’entraînement, on doit organiser le transport pour les amener ici puis les ramener chez elles, parce que ce sont des filles et on pense à leur sécurité. Il y a également un barrage de sécurité avec des soldats armés autour du stade. Il y a tellement de défis, qu’il s’agisse de la sécurité ou du manque de ressources. Mais cela ne va pas nous décourager dans notre ambition d’établir des clubs de football féminin dans ce pays” 

“Cela fait sept mois que je joue au football, mais ma famille n’est au courant que depuis deux mois. J’ai caché cela à ma mère parce qu’elle ne m’aurait pas permise de jouer au football. Elle l’accepte désormais, et c’est déjà ça, mais le reste de ma famille n’est pas content.”

Compliqué dans ce climat de réellement s’épanouir dans cette passion mais qu’importe, les ambitions restent intactes pour Hibaq Abdukadir, joueuse de l’équipe particulièrement optimiste : “J’ai pour but de progresser autant que les footballeuses qui jouent pour Barcelone.” Un beau message d’espoir.