Rencontre avec Mokobé : “Pour moi Neymar, c’était impossible à faire”

Rencontre avec Mokobé : “Pour moi Neymar, c’était impossible à faire”

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Par Sacha Dahan

Publié le

Quand Les Princes de la Ville sort en 1999 pour marquer l’histoire du rap français, Christian Vieri devenait le joueur le plus cher de l’histoire et Rivaldo s’apprêtait à devenir Ballon d’or, tandis que Mbappé n’avait pas encore soufflé sa première bougie. Depuis tout ce temps, jamais la passion du PSG n’a quitté Mokobé, membre fondateur du 113 et qui attend son prochain album pour l’hiver.
À l’occasion de son passage dans l’émission Big Foot de Deezer, entretien avec un passionné de football, de l’équipe de France et du Mali. Dont il juge les dernières performances très graves, comme ceux qui portent des chaussures croco mais sans chaussettes.
Football Stories | Désolé d’aborder les sujets qui fâchent, mais tu es supporter du Mali, qui a été éliminé au premier tour de la dernière CAN, qui a vu Giresse démissionner de son poste d’entraîneur et qui vient de perdre 6-0 face au Maroc
Mokobé | C’est franchement pas très gentil de m’en parler (rires) ! En fait, oui, mon père est malien-sénégalais et ma mère est malienne-mauritanienne. Mais ça m’a fait très mal. Prendre 6-0 en 2017, je ne pensais même pas que ça existait encore ! Le pire, c’est que j’ai vu le match contre le Maroc avec des potes marocains. Donc imagine, t’es là, avec ton petit thé, ta petite chicha, tu regardes ton match tranquille, et au fur et à mesure du score qui défile, tu te décomposes. Après tu rentres chez toi, tu jettes tes affaires par terre, tu te roules sous la couette et tu trembles. C’était dur.

Tu réagis souvent à l’actualité footballistique sur les réseaux sociaux. Par exemple, tu as plusieurs fois regretté l’absence de Karim Benzema en équipe de France…
Pour moi, son absence n’est pas du tout normale. La justice a fait son travail, il a été blanchi, le débat devrait être clos. Place au foot, et on a besoin de lui. Je ne comprends pas. On a un grand attaquant, qui joue au Real Madrid et qui gagne des Ligue des Champions… Qu’est ce qu’on attend ? J’ai l’impression qu’il y a une affaire personnelle derrière toute cette histoire. Il faut se rendre compte que le dernier match de l’EDF n’était pas du tout à la hauteur de nos attentes. J’espère donc que Deschamps va revenir à la raison. Et encore, sur les réseaux sociaux, j’ai franchement été gentil. J’étais à deux doigts de l’attaquer sur ses chicots… Mais j’espère que ça va s’arranger pour lui.
En tant que grand supporter parisien, comment as-tu vécu la récente actu du PSG ?
Je l’ai vécue avec énormément de joie et de satisfaction. J’étais comme un enfant. Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais pu imaginer avoir une équipe aussi complète, avec des grandes stars. Pour moi Neymar, c’était impossible à faire. À la base, on pensait tous à Cristiano Ronaldo, on s’est dit si jamais il en a marre du Real… Mais Neymar, jamais. On est super heureux, et on a une grande équipe. Mais les gens doivent comprendre que l’arrivée de Neymar est excellente pour tout le monde, pour la Ligue 1, pour l’actualité… Ça déchaîne les passions et c’est bien. Mais vraiment, on a passé un été de ouf, c’était Les Feux de l’Amour.


Tu as aussi rendu hommage à Matuidi sur Instagram.

Mon hommage était obligatoire dans le sens où Matuidi, c’est mon frérot. On se connait depuis pas mal de temps, et au-delà de tout ce qu’il a apporté au PSG, il faut lui reconnaître que ça a toujours été un combattant sur le terrain. Il a tout le temps tout donné pour le club, et pour moi il était temps qu’il parte vers une nouvelle aventure. Mais franchement, la Juve c’est pas un petit club, donc c’est une très belle suite pour moi.

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“Et là, Messi arrive, je le prends, photo, allez, je lui dis de dire ‘oulala’ et là il commence à dire ‘oulala, oulala…’

En 2011, tu sors un morceau appelé “Oulala”. Et pour l’occasion, tu sors une vidéo avec les joueurs du Barça qui disent “Oulala“. Il y a même Messi, qu’on aperçoit tout souriant dans la vidéo.
Attends, non mais pour que Messi te dise “oulala”, il faut payer des millions d’euros ! Je t’explique l’histoire : c’était pendant un clásico au Camp Nou, auquel je suis invité par Seydou Keita (ex-joueur du Barça et international malien, ndlr), et le Barça gagne 5-0. Et là, je suis assis juste à côté du père de Messi, j’ai reconnu sa tête direct. Donc je rigole avec lui et tout, puis on descend au parking avec Seydou. Je le félicite, et là il me dit : “Attends, les autres joueurs vont arriver, tu pourras prendre des photos avec eux”. Je lui réponds : “non mais Seydou je veux sortir la caméra, je veux filmer, et que les mecs disent oulala”. Il me fait : “Vas-y, fais ce que tu veux, c’est la famille”. Et là il commence à me présenter à tout le monde, à dire : “Bon écoutez, lui c’est un grand artiste, tout ce qu’il demande, vous devez le faire”. À partir de là, Messi arrive, je le prends, photo, allez, je lui dis de dire “oulala” et là il commence à dire “oulala, oulala…”. Tu te rends compte ? Aujourd’hui il est considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde. Enfin, selon les goûts, pour d’autres c’est Ronaldo. Mais quand t’as un des meilleurs joueurs de tous les temps, qui est là, avec toi, et qu’il te dit “oulala” parce que t’as ton single qui sort… Franchement c’était magnifique, c’était un grand pari à l’époque. J’ai eu aussi Villa, Busquets, Puyol…

Tu es né à Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, où les dernières stars s’appellent Jimmy Briand et Jérémy Ménez. Quand est-ce que vous passez à la vitesse supérieure ?
Attends, on a Bakambu aussi, de Villareal. Mais également Bakary Sako, de Crystal Palace. Lui, c’est le petit frère. Mais Ménez, c’est la famille, c’est mon frérot. Ça a été un grand joueur et on n’oubliera jamais son passage au PSG, où il a fait de très bonnes choses. D’ailleurs, c’est grâce à lui que j’ai eu le maillot de Totti quand il était à la Roma, puisqu’il jouait là bas. Ce sont les frères du quartier. On soutient quoi qu’il arrive, on est là. On est fier de nos joueurs, en espérant qu’il y en ait d’autres aussi.
T’es pote avec pas mal de joueurs, d’ailleurs. Comme Moussa Sissoko, par exemple.
Sissoko, c’est mon pote. Lassana Diarra, aussi. C’est un grand ami, un frère. Après les joueurs avec qui je m’entends, c’est pas un truc de groupie, attention. On a vraiment des liens.

Tu te places où dans le supportérisme par rapport à Rim’K et AP, les deux autres membres du 113 ?
Rim’K et AP, ce sont des vrais, ils vont tout le temps au Parc. Moi à la limite, à un moment donné, j’avais une période de creux, durant laquelle je suivais un petit peu moins les matchs. Mais eux, ils sont toutes les deux semaines au stade. Depuis toujours, ils ne loupent pas un seul match. Moi, y a six, sept ans, je pouvais parfois rater un match. Mais plus maintenant. Ils sont bien meilleurs que moi au ballon, mais aussi sur FIFA. Rim’K c’est un monstre à FIFA.