Raphaël Varane, “O Captain, my Captain !”

Raphaël Varane, “O Captain, my Captain !”

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Par Julien Choquet

Publié le

Désigné capitaine de l’Équipe de France en l’absence d’Hugo Lloris, Raphaël Varane fait de nouveau débat. Est-ce un simple intermède ou est-il destiné à devenir le nouveau patron des Bleus dans le futur ?
Privé d’Euro pour cause de blessure, Raphaël Varane a effectué son grand retour sous le maillot bleu jeudi soir contre l’Italie. S’il a effectué une prestation correcte, le défenseur français a néanmoins été mis en cause sur le but de Graziano Pellè. Une erreur qui fait ressurgir un éternel débat : est-il vraiment le patron que la France attend ?

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Un temps de jeu en nette progression

Le problème de Varane, c’est qu’il ne joue pas assez en club.” Combien de fois avons-nous entendu cette phrase dans la sphère foot ? Arrivé au Real Madrid à l’âge de 18 ans, Varane apprend tranquillement et progresse d’année en année. Si son temps de jeu était assez faible à ses débuts chez les Merengues (seulement 7 titularisations la première année), il ne fait qu’augmenter avec le temps : 12 titularisations les deux saisons qui ont suivi, avant d’en obtenir 21 il y a 2 ans et 23 la saison dernière. Par comparaison, c’est autant que Sergio Ramos et… deux de plus que Pepe.
Le turn over fonctionne côté Real, et Varane s’acclimate à cette concurrence. Un projet qui lui convient, si bien qu’il a refusé une offre de Manchester United cet été, comme il l’a raconté au Canal Football Club dimanche soir :

C’est bien sûr flatteur. Manchester est un très grand club. Mais à partir du moment où Madrid et moi sommes en phase sur mon projet, il n’y a pas de question à se poser. J’ai toujours dit que je me sentais bien à Madrid. Ça n’est pas simple de dire non à José Mourinho mais il faut peser le pour et le contre. On est des hommes, on a des décisions à prendre et c’est comme ça.


À 23 ans, Varane accumule donc de l’expérience et des trophées du côté du Real. Du tout bon pour l’Équipe de France.

Un capitaine par défaut ? Pas vraiment

En l’absence de Lloris, Varane porte le brassard de capitaine des Bleus. Et ce n’est pas une première : à 21 ans il l’avait porté lors d’un match face à l’Arménie et était devenu le plus jeune capitaine de l’histoire des Bleus depuis 1910. Rien que ça.


S’il semble discret en dehors du terrain, ce rôle de meneur d’hommes ne lui fait pas peur. Aucune pression, comme il l’a confié en conférence de presse après le match face à l’Italie :

Le capitanat n’a pas changé mon attitude. J’essaye de continuer à guider mes partenaires sur le terrain, de m’exprimer au mieux avec eux, d’apporter un petit plus. Sur le terrain, hormis à l’échauffement où je prends la parole, ça n’a pas trop évolué. Dans le vestiaire on essaye de tous s’encourager. Je ne surjoue pas, j’essaye de rester moi-même.

Un capitaine discret, qui semble être le plus légitime à succéder à Hugo Lloris dans ce rôle de leader. En effet, Evra n’étant plus appelé, ne reste plus que Matuidi, Giroud ou encore Sissoko pour pouvoir prétendre à ce rôle (les 3 seuls joueurs à avoir plus de sélections que Varane dans cette dernière liste). Affaire à suivre.

Une erreur assumée

Dernier point (car il est également intéressant de parler du terrain) : son erreur de jugement face à l’Italie sur le but de Pellè. Un manque d’agressivité qui a coûté un but – sans gravité – aux Bleus, mais qui a fait parler dans la presse.


Si Deschamps a voulu minimiser son rôle en rappelant qu’il “n’était pas un défenseur agressif, mais qu’il était plus dans l’anticipation“, Raphaël Varane ne s’est pas caché, au contraire :

J’ai revu le but qu’on a pris contre l’Italie. C’est une situation difficile pour les défenseurs après une perte de balle. Mais c’est vrai, il faut que je gagne 50 centimètres pour être plus près de mon attaquant.

L’erreur est assumée : quoi de plus humble de la part d’un capitaine. À 23 ans, Varane semble déjà plus que mature pour assumer ce rôle compliqué. Ne reste plus qu’à continuer à le prouver. Prochain rendez-vous pour Captain Raph’ : ce mardi à Minsk, face à la Biélorussie.