Pourquoi écouter de la musique pendant votre sport est une (très) bonne idée ?

Pourquoi écouter de la musique pendant votre sport est une (très) bonne idée ?

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© Pexels/Andrea Piacquadio

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Par Axel Savoye

Publié le

Mettre vos écouteurs à la salle aurait des effets insoupçonnés sur vos performances.

La musique a une part importante dans la vie de beaucoup d’entre nous, chaque instant est prétexte pour en écouter. Sur le trajet du boulot, lors d’une soirée entre amis, sous la douche ou lors d’un déménagement, il n’y pas de règles ou de contraintes lorsqu’on veut faire frétiller nos tympans. Un membre de votre famille ou de votre cercle d’amis en écoute sûrement tandis que vous lisez ceci, même l’auteur de cet article se passe de la musique en boucle alors qu’il écrit ces lignes. Vous avez aussi sûrement croisé des joggeurs ou des sportifs en salle avec les écouteurs constamment vissés dans les oreilles, à moins que vous soyez l’un d’entre eux, et il y a une bonne raison à cela.
En plus d’apporter du bonheur et de faire oublier le temps qui passe, la musique peut aussi améliorer les performances sportives. Sans musique, il se peut que la séance d’effort devienne ennuyante, l’épuisement diminue la concentration, la motivation et met fin à l’exercice plus tôt que prévu. Mais une fois la playlist sportive lancée, notre cerveau réagit de plusieurs manières. Lorsque vous écoutez de la musique, celui-ci libère de la dopamine et de l’endorphine, ce qui a pour effet de vous déstresser et de vous procurer un sentiment de bonheur.

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Que faut-il écouter pour de meilleures performances ?

Tout dépend du sport. Selon l’exercice pratiqué, le tempo de votre musique doit être plus ou moins élevé. Pour un exercice de relaxation, il est préférable d’écouter un son de 60 à 80 battements par minute. Peu de musique ont ce tempo mais il existe en revanche des mélodies prévues pour ce genre d’exercice ou la méditation. À l’inverse, les musiques au tempo élevé aident à tenir sur des séances d’effort intenses. Lose Yourself d’Eminem (171 battements par minute), Runaway Baby de Bruno Mars (164 battements par minute) ou Pump it des Black Eyed Peas (154 battements par minute) vous permettront sans problème de tenir le rythme.
De nombreux sportifs professionnels écoutent aussi de la musique avant un entraînement ou les grandes compétitions. Le nageur Michael Phelps a révélé avoir écouté du Eminem et du Lil Wayne avant ses épreuves lors des JO de 2016 à Rio et que cela l’a probablement aidé à remporter ses dernières médailles d’or. D’autres suivent ce rituel musical avant d’entrer sur le terrain, le basketteur Harrison Barnes s’envoie du hip-hop et de la pop avant un effort et le champion d’aviron James Cracknell a l’habitude d’écouter Get On Top des Red Hot Chili Peppers avant de saisir ses rames.

L’avis des chercheurs

Le sujet a déjà fait l’objet de nombreuses études. L’une d’elles, menée par le docteur Costas Karageorghis à l’université Brunel, se base sur une expérience menée sur 30 participants courant sur un tapis de course en écoutant du Queen, du Madonna et les Red Hot Chili Peppers. Il en est ressorti que si elle est bien choisie, la musique peut augmenter nos performances de 15% et notre sensation de plaisir malgré l’épuisement physique. Des théories suggèrent également que la musique peut aider à atteindre “la zone”, un état psychologique où la personne parvient à se concentrer intégralement sur ce qu’elle fait, ce qui augmente considérablement ses performances.
Mais les chercheurs et les sportifs ne sont pas tous de cet avis. Usain Bolt refuse par exemple d’écouter de la musique avant un effort de peur que ça le déconcentre. Des athlètes choisissent de se concentrer sur les signaux envoyés par leur corps pour réguler leur allure et la musique les empêcherait de percevoir ces signaux. Du côté de la recherche, une autre étude affirme que votre playlist favorite aurait en réalité un effet placebo. C’est-à-dire que les sportifs écoutant de la musique se montrent plus efficaces parce qu’ils pensaient déjà au départ qu’elle améliorerait leurs compétences. À l’inverse, les sportifs refusant d’écouter de la musique pendant l’effort mais qui ont dû le faire pour le bien de l’expérience ont vu leurs performances diminuer.
Il semblerait donc que la vertu de la musique pendant une activité sportive ne soit pas un fait établi mais dépendrait du mental de chacun. Quand bien même ce serait un placebo, ses effets sont bien réels. La FFA a d’ailleurs interdit depuis 2016 l’écoute de musique durant une course car cela constitue une aide à la performance. À deux doigts de comparer ça à du dopage