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On a classé (objectivement) les films de basket, du pire au meilleur

On a classé (objectivement) les films de basket, du pire au meilleur

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Par Abdallah Soidri

Publié le , modifié le

Coup dur pour les films de notre enfance.

Le basketball a 132 ans. Depuis le tout premier match organisé à Springfield en 1891, sous la supervision du Dr James Naismith, l’inventeur de ce jeu, le basket est devenu un sport mondial et un véritable objet de pop culture. On le retrouve partout, des parquets et playgrounds de la terre entière en passant par le textile, les chaussures et le cinéma. Il est donc normal qu’on retrouve de nombreux films sur la balle orange à travers le temps. On en a sélectionné 16, qu’on a classés du pire au meilleur.

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16. Magic Basket

Pour le coup, on vous parle là d’une vraie madeleine de Proust. D’un truc objectivement mauvais, mais qui a su nous enchanter gamin. Après tout, qui n’a jamais rêvé de trouver une paire de baskets magique, appartenant à un certain MJ, et qui te donnerait le pouvoir d’être tellement bon au basket que tu puisses intégrer la NBA ? Cela ne sauve pas le film en lui-même, mais le fait est qu’il a un charme très plaisant. On y voit de nombreux joueurs cultes, de Vince Carter à Jason Kidd à tout un tas de pointures. Lil’ Bow Wow n’est qu’un gamin de 14 ans qui n’est qu’au tout début de sa carrière. +1 pour le petit caméo de Jesse Plemons, en OX le bully peu crédible.

15. Space Jam 2

LeBron James à la place de Michael Jordan dans la suite du classique Space Jam, ça fait sens. Mais ce second volet du film avec Bugs Bunny en basketteur n’arrive pas à la cheville de son prédécesseur, qui, avec le recul, a mal vieilli. Se voulant moderne dans son scenario et les thématiques qu’il aborde, Space Jam 2 est au final un film beaucoup trop méta et avec des références grossières au catalogue de la Warner. Même quand on revoit les Looney Tunes en short et maillot, la magie ne prend plus. Ou comment gâcher une œuvre culte.

14. Uncle Drew

Encore un film qui prouve qu’avoir les plus grandes stars du basket n’est pas un gage de qualité. Malgré un casting XXL (Shaquille O’Neal, Lisa Leslie, Chris Webber), qui sent bon le Hall of Fame, ou presque (désolé Nate Robinson et Aaron Gordon), Uncle Drew pèche par son scénario faiblard et un contenu basket chiche. D’autant plus dommage pour ce dernier point, quand on sait que le film est né d’une série de spots publicitaires de Pepsi avec Kyrie Irving dans la peau d’un vieillard, le fameux Uncle Drew, qui envoie des crossovers à tout va. On ne s’attendait pas à un long-métrage en lice pour les Oscars, mais à plus de séquences dans l’ADN du personnage éponyme. Dommage qu’il faille attendre le dernier quart du film pour enfin voir ces grands noms de la NBA et WNBA en action.

13. Space Jam

Le plus connu, le plus culte. Objectivement pas le meilleur, mais celui qui a marqué plus d’une génération. Certains diront qu’il a mal vieilli, mais qu’importe. Ce n’est qu’une aventure mi-live-action mi-animation avec les Looney Tunes et un morceau culte. C’est un film qui raconte beaucoup de son époque, qui tombe pile au moment où Michael Jordan veut revenir à la NBA après un an et demi dans le baseball. Le film reprend ce personnage d’un grand joueur qui arrête son sport de prédilection, se lance dans autre chose, échoue et n’ose pas revenir avant de devoir y retourner de force, pour y atteindre son meilleur niveau. On y voit un film pour enfant d’abord, puis une vraie retranscription de la vie de MJ à cet instant T si crucial dans sa carrière.

12. Air

Un film de basket sur la création de la plus grande marque de chaussures de basket du nom du plus grand joueur de basket de tous les temps : c’est le pitch simple et efficace de Air. Sans être un film mémorable, le biopic sur la signature de Michael Jordan chez Nike fait le job — et en moins de deux heures, s’il vous plaît. Porté par un Matt Damon appliqué dans la peau de Sonny Vaccaro (celui qui convainc le clan Jordan de signer chez Nike plutôt qu’Adidas), Air se regarde tout seul. À la réalisation, on retrouve Ben Affleck, le sneakerhead et fan des chaussures Jordan, qui interprète aussi le boss de la marque au swoosh, Phil Knight. Un film appliqué, qui réussit le tour de force de nous raconter ce moment de pop culture sans jamais montrer le visage de His Airness.

11. Love & Basketball

Cette comédie romantique des années 2000 est bien plus qu’une histoire d’amour sur fond de basketball. Ce film de la réalisatrice Gina Prince-Bythewood est aussi une critique du sexisme dans le milieu de la balle orange : les écarts structurels entre femmes et hommes, et ce qui en découle. Une différenciation systémique symbolisée par le combat du personnage principal, Monica Wright (Sanaa Lathan), obligée de redoubler d’efforts pour atteindre son objectif de devenir joueuse professionnelle, quitte à s’exiler, à l’inverse de son petit ami Quincy McCall (Omar Epps). Ce sous-texte politique n’enlève en rien les qualités de comédie romantique de Love & Basketball, qui se regarde facilement comme tel.

10. Hoosiers

Gene Hackman et la légende du basket de l’État de l’Indiana : que demander de plus dans ce superbe film de 1986 où les shorts très courts, la pression de la campagne et l’esprit d’équipe prévalent sur tout le reste. Au début des années 1950, dans une petite ville de l’Indiana, l’équipe de basket du lycée est l’attraction principale de tous les habitants. Et tout le monde a un avis particulier sur le sujet. Gene Hackman est un entraîneur qui cherche une rédemption dans une ville où tout le monde l’attend pour l’encenser… ou très vite le détruire suivant les résultats. Et il va faire des choix discutables, forcément. Tout un univers qu’on retrouvera par exemple avec le Coach Taylor de Friday Night Lights quand une communauté entière est animée par un sport d’équipe. Un beau petit chef-d’œuvre méconnu.

9. Semi-Pro

Le basket est un prétexte pour tout, y compris pour la déconne. Dans Semi-Pro, les potards ont été tournés à fond pour faire un film absurde sur la vie des Flint Tropics, une équipe minable dans les années 1970 de la feue ABA, l’ancienne ligue concurrente de la NBA. On suit Will Ferrell en homme à tout (mal) faire, Andre 3000 en franchise player et Woody Harrelson dans un rôle de guide vétéran. Un Big 3 efficace et bien aidé par des role players à leur place. Au-delà des sketchs, à l’humour parfois daté, Semi-Pro nous plonge dans une partie de l’histoire du basketball américain, avec la fusion entre la ABA et la NBA en 1976 et… la naissance fictive du alley-oop.

8. High Flying Bird

Si l’on peut trouver de nombreux films sur le basket, rares sont ceux qui l’abordent d’un point de vue business. Et c’est bien dommage car l’industrie de la NBA est un monstre à part entière, une entité énorme qui n’est pas la partie la plus noble de ce sport, mais l’une des plus importantes lorsque l’on évoque les pros. L’exception ne pouvait être signée que par le grand Steven Soderbergh. Mais plutôt que de faire un film classique, il décide d’aborder ça comme un film de braquage, de sauvetage, militant. D’un agent qui voit sa position sur le point de sauter à cause d’une grève des joueurs. Des entourloupes qui permettent de mieux capter tous les enjeux du système de recrutement des rookies, et de la quantité d’argent qui entoure la NBA. En plus d’être un très bon film Netflix, filmé à l’iPhone – oui, vous avez bien lu.

7. Blue Chips

Quand William Friedkin, le réalisateur de French Connection, Sorcerer ou l’Exorciste, fait appel à Ron Shelton, le scénariste des Blancs ne savent pas sauter, on peut s’attendre à un film sportif explosif. Sans être le chef-d’œuvre annoncé, Blue Chips évoque le championnat universitaire, totalement électrique et presque plus important que la NBA aux USA. Avec un jeune Shaq qui est justement une star du Final Four, la finale du basket universitaire, le film croise un Nick Nolte totalement dans l’illégalité qui monte en pression à chaque minute, torturé entre la victoire, le sport et l’argent. L’énergie du basket vue par l’expert de la tension Friedkin offre de super moments rarement égalés au cinéma.

6. The Way Back

Dans la filmographie de Ben Affleck, The Way Back n’est pas son film le plus connu, mais l’acteur y tient un de ses meilleurs rôles. Il y joue un homme alcoolique divorcé à qui on demande de devenir l’entraîneur de l’équipe de basketball de son ancien lycée, où il était un très grand joueur. Dans ce drame signé Gavin O’Connor, qui rappelle par moment Coach Carter, Ben Affleck rayonne – peut-être un peu trop, car on ne voit que lui. Un film sous les radars, mais à voir absolument.

5. Coach Carter

Samuel L. Jackson en coach autoritaire, ferme et déterminé mais avec un grand cœur. C’est à peu près le résumé de Coach Carter, biopic/teen movie sur un entraîneur reprenant l’équipe à la dérive de son ancien lycée. Grâce à une réalisation simple, honnête et sans artifice, ce film, produit par MTV, est devenu instantanément un classique de nos années ado. Une plongée dans la vie de jeunes hommes à la croisée des chemins : entre une bourse d’étude à la fac pour continuer le basket ou rester dans le ghetto. En plus d’une histoire d’hommes, c’est aussi un beau film de basket grâce à des séquences d’entraînement et en matches kiffantes, avec en point d’orgue une dernière rencontre pleine de suspense, qui fait toujours son petit effet, même seize ans après.

4. Above The Rim

Phil Jackson est devenu un entraîneur légendaire en remportant 11 titres NBA (!!!) grâce à son concept d’attaque en triangle. Une formule gagnante que l’on retrouve également dans Above The Rim et le triangle relationnel entre Duane Martin, Tupac Shakur et Leon Robinson. Les trois personnages sont liés par une relation d’amour-haine, qui atteint son paroxysme dans le match final du film, une rencontre de street basket iconique où tous les coups sont permis. Mention spéciale pour la bande originale, un vrai bijou.

3. Hustle

Entrée fracassante pour ce bijou avec Adam Sandler dans la peau d’un super recruteur en mission, Juan Hernangómez (ancien joueur des Denver Nuggets) en crack espagnol des playgrounds en quête d’un contrat en NBA, et pléthore de grands joueurs, actuels ou passés, au casting, dont le très charismatique Anthony Edwards en antagoniste. Hustle a tout ce qu’on demande à un film de basket, avec de superbes séquences de jeu, des stars et une intrigue ancrée dans l’univers de la grande ligue.

2. He Got Game

Spike Lee avait voulu faire un film sur une relation père-fils compliquée, avec du basket autour. La réalité est tout autre. Si la filiation entre Denzel Washington et Ray Allen est importante, ce film raconte autre chose de plus intéressant. En réalité, He Got Game démontre à la perfection l’énorme pression mise sur les épaules des futurs rookies, et notamment les meilleurs. Jesus Shuttlesworth est l’un des meilleurs de sa génération et tout le monde veut savoir dans quelle université, dans quelle équipe il ira. On essaye de l’acheter, de céder à des pressions, qu’elles soient familiales, amoureuses, amicales ou financières. Alors oui, l’histoire de famille est primordiale à ce récit, mais c’est un film intéressant pour ce qu’il dit de la pression de la professionnalisation des joueurs de basket. Un bel aperçu de l’envers du décor, qui a vieilli sur pas mal d’aspects, mais reste tout à fait crédible sur un tas d’autres. Surtout quand on sait que Ray Allen n’avait pas encore signé dans une équipe au moment où il a tourné le film.

1. Les Blancs ne savent pas sauter

Wesley Snipes et Woody Harrelson nous régalent dans ce film de basket, drôle, prenant et spectaculaire, qui reprend avec succès les codes du buddy movie, genre en vogue dans les années 1980 et 1990. Sidney Deane (Snipes) et Billy Hoyle (Harrelson), les deux protagonistes, nous embarquent dans leurs combines sur les playgrounds de Los Angeles, ce qui donne lieu à des scènes qui puent le basket californien. Trash talk, gestes spectaculaires, un peu de bagarres et du soleil, c’est un véritable régal. Pas pour rien que, près de vingt ans après sa sortie, White Men Can’t Jump soit un objet culte de la pop culture.

Classement réalisé par Abdallah Soidri, Arthur Cios et Aurélien Chapuis.