On a pris des nouvelles du néo-retraité Didier Drogba

On a pris des nouvelles du néo-retraité Didier Drogba

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Didier Drogba. – © Peace & Sport.

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Par Abdallah Soidri

Publié le

Toujours dans l’engagement.
Il était un grand joueur. Mais c’est aussi un grand homme. Didier Drogba a autant marqué les supporters de l’OM et de Chelsea par ses exploits sur le terrain que le peuple ivoirien par son engagement en faveur de la paix. Ce mardi, l’ancien attaquant était à Monaco pour officialiser son nouveau rôle, celui de vice-président de l’organisation Peace & Sport.
À cette occasion, on a pu discuter avec l’Ivoirien. Mais s’il a surtout été question d’engagement, Drogba révèle aussi qu’à l’heure actuelle, il n’est pas encore prêt à endosser un poste dans le football. Entretien.


Football Stories | Tu es devenu vice-président de l’organisation internationale Peace & Sport. Est-ce que tu peux nous raconter en quoi consiste exactement ton rôle ?
Didier Drogba | Mon rôle est d’accompagner mon président à accomplir la paix par le sport. C’est quelque chose qui me correspond beaucoup parce que j’ai déjà été amené à tenir ce genre de position, comme lors de ce qu’on a appelé l’appel de Kharthoum, quand on a lancé un appel pour la paix en Côte d’Ivoire avec la sélection. J’ai pu me rendre compte à cette occasion que le sport avait un rôle important et pouvait rassembler. Et faire partie de cette organisation, c’est une continuité pour moi.
Ton passé de capitaine dans une équipe aussi diversifiée que la Côte d’Ivoire doit bien aider ?
Oui, ça aide. En sélection, il y avait des joueurs de différentes ethnies et religions, et on vivait ensemble de belle manière. Il y a aussi le fait que j’ai quitté très tôt la Côte d’Ivoire, j’ai dû m’adapter en France et j’ai découvert d’autres pays durant ma carrière. Cette manière de s’intégrer rapidement, ça va me servir.
Il y a quelques mois, j’étais en Colombie avec l’équipe de Peace & Sport. On a pu mener des actions avec des jeunes qui ont des histoires qu’on voit que dans les films. T’es face à une réalité et t’es là pour leur donner un peu d’espoir. Je suis vraiment content d’avoir participé à ça.
Ce n’est pas la première fois que tu t’engages pour la paix. Déjà quand tu étais joueur, tu t’investissais pour cette cause, notamment en Côte d’Ivoire. Il y a eu l’appel de Khartoum en 2005, comme tu l’as rappelé. Mais aussi le moment où tu as tenu à présenter ton Ballon d’or africain à Bouaké, dans la zone des rebelles. Cet engagement, c’est vraiment quelque chose qui te tient à cœur.
Ça me tient à cœur parce que, dans ce cas précis,  la Côte d’Ivoire était divisée en  deux. Et présenter le Ballon d’or africain juste à la partie sud, pour moi, il manquait quelque chose. La Côte d’Ivoire c’est ni le sud ni le nord, c’est un seul pays. En faisant ça, c’était une manière de faire comprendre aux gens qu’on ne les oublie pas. C’est le cœur qui parle, je ne sais pas comment expliquer ça.

À part ce rôle de vice-président pour Peace & Sport, comment as-tu prévu d’occuper tes journées ?
Je vais avoir beaucoup de boulot avec ma fondation et Peace & Sport. Je n’ai pas trop eu le temps de me poser, mais dès que je le ferai, je vais pouvoir réfléchir à la suite et prendre les bonnes décisions. Tout le monde dit “oui tu peux faire coach, tu peux faire ci…”. Mais ce n’est pas parce que tu as eu une grande carrière que tu vas forcément devenir un grand coach. Je vais réfléchir à ce qui me convient le mieux, ce qui me plaît, et quand je serai prêt, tout le monde le saura.
Tu étais en Asie il n’y a pas longtemps, aujourd’hui à Monaco, ça ne ressemble pas trop à une vie de retraité d’enchaîner les voyages à l’autre bout du monde.

C’est une belle retraite (rires). Je pensais très sincèrement que ça allait être beaucoup plus tranquille mais au contraire, je suis sollicité et ça me fait vraiment plaisir. Ça veut dire que non seulement j’ai eu une belle carrière sportive mais qu’il y a surtout une reconnaissance pour le respect que j’ai accordé aux gens. Aujourd’hui, ils me le montrent de cette manière et ça me réjouit.
De manière générale, tu comptes suivre le foot maintenant que tu as pris ta retraite sportive ?
Ah ! Toujours !

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Je vais aller faire un petit saut et soutenir mon ami Thierry (Henry). Ce n’est pas forcément facile d’arriver comme ça en cours de saison. Donc il faut lui apporter du soutien et je serai là pour ça.
Tu as dit un jour que ce n’était pas possible que le destin d’un pays repose sur les épaules d’un footballeur….

(Il coupe) Je n’ai pas dit ça comme ça. J’ai dit que je préférerais ne pas avoir à faire ce genre de choses. Parce que ça voudrait dire que tout va bien dans mon pays. Et donc, c’était quoi ta question ?
Aujourd’hui tu n’es plus footballeur. George Weah est devenu président du Libéria, Bonaventure Kalou est maire d’une ville en Côte d’Ivoire. Est-ce que tu as revu ta position depuis ?

George l’a fait. Bona l’a fait. Mais avant, ils ont dû se réinventer. Pour bien connaitre George Weah, je sais qu’il a étudié. On ne se lève pas du jour au lendemain de joueur de foot à Président de la république. Il y a un minimum de connaissances, d’études et d’expertises à avoir. George a été un détonateur et Bona qui emboîte le pas, c’est bien. Ça montre qu’on peut avoir une bonne carrière dans le football et se réinventer.

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