José Mourinho
L’entraîneur portugais est l’exemple qui symbolise parfaitement ce phénomène. Lorsqu’il se rend compte rapidement qu’il n’a pas les qualités pour évoluer au haut niveau, il décide de mettre un terme à sa carrière au Portugal (Rio Ave, Belenenses et Sesimbra). Il intègre alors l’institut supérieur d’éducation physique de Lisbonne, car sa volonté est de poursuivre dans le sport. Puis il enseigne l’EPS dans de nombreux lycées ou dans des écoles pour enfants handicapés. Ce bagage et son passé lui ont beaucoup apporté dans sa carrière, comme on peut le voir dans ses propos rapportés par Sky Sports :
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Le football est une science humaine, et c’est seulement à travers la reconnaissance de l’individu que vous pouvez espérer unifier un groupe autour d’un but commun […] Un coach doit être tout et n’importe quoi : un tacticien, un motivateur, un modèle, un leader, un méthodologiste, un psychologue. Un professeur m’a dit à l’université : “un entraîneur qui connaît seulement le football n’est pas une référence. Chaque coach connaît le football, la différence est faite dans d’autres domaines”. Il était un professeur de philosophie. J’ai compris la leçon.
Depuis ses débuts à Porto, on peut effectivement observer un manager extrêmement doué sur le plan tactique, mais aussi un leader qui donne beaucoup d’importance à la psychologie dans son management. Par exemple, il est l’un des premiers à intégrer la diététique aux programmes de ses joueurs, comme Pep Guardiola après lui. Et au vu de son palmarès, il est difficile de ne pas voir l’apport de son savoir engrangé durant ses études.
Louis Van Gaal
Christian Gourcuff
Devenir professeur est une affaire de famille chez les Gourcuff. Comme son père et son frère, Christian Gourcuff devient professeur de mathématiques. Même sa mère était institutrice. Alors qu’il exerçait ce métier, le coach de Rennes tentait de gravir les échelons en tant que joueur. Une carrière modeste qui se développe essentiellement au niveau amateur. C’est véritablement en 1982 que sa carrière prend un virage, car il devient entraîneur/joueur de Lorient. Depuis, la philosophie de jeu du père de Yoann est réputée dans notre chère Ligue 1, et symbolise l’ambivalence entre son passé de prof et la créativité du football, comme il le racontait au magazine Bretons :
La notion de plaisir et de beauté artistique est importante. Je crois avoir une âme d’artiste. Mais je suis aussi très rationnel. Il faut qu’il y ait la répétition des gammes. J’ai déjà discuté de cela avec des peintres : leur bagage technique favorise, ensuite, leur créativité. Dans le foot, j’essaie de mettre tout en place en amont pour que le spectacle émerge ensuite.
Les maths m’ont beaucoup apporté dans mon travail d’entraîneur, reconnaît-il. Pour appliquer une méthodologie d’entraînement, pour développer des idées, pour intégrer des technologies nouvelles. La puissance de travail aussi. Après ce que j’ai vécu en maths sup, tout me paraît facile.
Gérard Houllier
Bernard estime au fond de lui que ceux qui n’ont pas accompli une carrière de joueur professionnel n’ont pas de légitimité pour devenir entraîneur d’une équipe de foot. Cela me choque […] Je ne savais pas qu’il fallait être cheval pour être jockey…
On peut citer d’autres profils actuels comme André Villas-Boas qui sont devenus des entraîneurs de renom grâce à leur savoir et non un parcours de joueur professionnel. Cette tendance se renforce d’année en année, n’en déplaise à quelques personnalités récalcitrantes comme Bernard Lacombe.
