À Londres, un tournoi de foot de rue veut redonner goût à la vie à des jeunes de quartier

À Londres, un tournoi de foot de rue veut redonner goût à la vie à des jeunes de quartier

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Par Julien Choquet

Publié le

“The Last Stand”. Si vous vous intéressez un peu au foot de rue, vous connaissez peut-être cet événement, qui se caractérise comme étant le plus grand tournoi de la discipline à Londres. Chaque année, six équipes de six quartiers différents s’affrontent sur un principe simple : un match de cinq minutes, la première arrivant à deux buts l’emporte. La gagnante reste, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une équipe. 

Un format propre à la rue, qui est très loin d’avoir un but uniquement sportif. En effet, ce tournoi veut avant tout permettre à ces jeunes de rebondir selon Gundeep, le fondateur de tournoi, qui s’est exprimé pour Soccerbible

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“Les jeunes qui participent à notre tournoi ne croient plus en leurs rêves : j’ai donc voulu créer ce projet pour leur permettre de les réaliser. Ce tournoi mélange les cultures et unit les personnes. Nous voulons que les participants deviennent des stars parce que nous croyons en eux et nous voulons que leurs talents soient partagés partout dans le monde.” 

Des rêves qui dépassent largement le cadre du foot. À travers ce tournoi, devenu très populaire dans la culture pop anglaise, les participants ont pu percer dans différents domaines, pour la plus grande fierté de Gundeep : 

“Tout est possible grâce à ce projet. Je n’avais pas anticipé l’influence que pouvait avoir ce projet. Les participants sont devenus présentateurs, mannequins, photographes… Ils ont retrouvé confiance en eux grâce au soutien énorme qu’ils ont reçu pendant l’événement, de la part de leurs potes mais aussi du public et des médias qui les entourent.” 


L’exemple le plus saisissant est certainement celui d’Olu Maintain, un jeune vidéaste travaillant désormais avec Puma. Alors qu’il vivait une période très noire, “The Last Stand” a véritablement changé sa vie : 

“J’ai joué pour l’académie de Tottenham jusqu’à mes 19 ans, et ensuite j’ai enchaîné les petits clubs. Lorsque j’étais à Falkirk, je n’étais plus pris dans l’équipe, je perdais le moral. En plus de tout ça, ma femme attendait un enfant et je n’étais pas du tout prêt à ça. J’étais démoralisé : je ne prenais plus aucun plaisir à aller à l’entraînement. Petit à petit, je suis tombé en dépression, j’avais des mauvaises fréquentations et je rentrais dans un cercle vicieux. Un soir, je suis allé dans un parc avec une bouteille d’alcool et un sachet de pilules dans ma poche en me disant ‘allons-y, de toute façon je n’ai plus aucun but dans ma vie’. J’ai échappé de peu à la mort, et ma vie a changé lorsque mon fils m’a montré une vidéo du tournoi ‘The Last Stand’. J’ai cherché par tous les moyens à y participer et j’ai réussi. J’ai fait bonne impression, j’étais motivé je taclais dans tous les sens, je n’avais pas eu autant d’énergie depuis mes débuts à Tottenham. Cela m’a permis de me faire beaucoup de contacts, et aujourd’hui je travaille comme vidéaste avec Puma. C’est fou : je n’aurais jamais pensé qu’un tournoi de foot ait une influence aussi énorme dans ma vie.” 

Une thérapie sur le bitume, en quelque sorte.