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“Koh-Lanta n’est pas fait pour les personnes trop fortes” : entretien avec Freddy

“Koh-Lanta n’est pas fait pour les personnes trop fortes” : entretien avec Freddy

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© A. ISSOCK/TF1

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Par Abdallah Soidri

Publié le

"Les gens qui arrivent trop préparés oublient ce côté humain de l’aventure et ça les pénalise à un moment."

En quatre participations à Koh-Lanta, Freddy Boucher a marqué le programme et l’esprit des téléspectateurs. Ses performances en survie et dans les épreuves en ont fait un des candidats les plus iconiques du programme. De retour dans l’édition All-Star, il espérait bien prouver sa valeur face à la crème de la crème des aventuriers. Mais une blessure à l’épaule sur la première épreuve, le parcours du combattant, a mis fin à son aventure.

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Malgré ce coup dur, sa bonne humeur et son amour pour l’émission restent intactes. Et surtout, il l’affirme : il n’en a pas fini avec Koh-Lanta. Entretien.

Konbini Sports | De participer à cette saison All-Star, c’est une envie qui était dans un coin de ta tête depuis longtemps ?

Freddy | J’étais très flatté quand j’ai reçu le coup de fil de la production. Il y a une part de fierté d’avoir marqué le programme et de faire partie des candidats retenus pour les 20 ans. Est-ce que je m’y attendais ? J’espérais réellement que la production m’appelle, mais je ne pouvais pas savoir ce qu’ils avaient en tête. Ma copine n’arrêtait pas de me dire “tu verras, ils vont t’appeler”. Mais tant que je n’avais pas reçu le coup de fil, j’avais peur de ne pas être pris.

Quand as-tu su que cette édition anniversaire allait vraiment avoir lieu ?

Je me doutais depuis deux ans que Koh-Lanta allait faire quelque chose pour les 20 ans. Mais on en a eu la certitude très tard : on nous a contactés fin 2020. Je pense que c’est pour des soucis de confidentialité et mettre le moins de personnes possibles au courant.

Une fois que tu as eu le coup de fil tant attendu confirmant ta présence, tu t’es lancé dans une préparation physique olympique ?

J’avais commencé ma préparation en janvier 2019. Car, pour la petite histoire, la production m’avait appelé pour participer à “L’île des héros” [la saison de Koh-Lanta diffusée lors du premier confinement, ndlr], donc je m’étais entraîné pour cette édition. Mais les dates de tournage ne correspondaient finalement plus : le mariage de mon grand frère tombait en même temps. Je n’ai pas pu participer à “L’île des héros”, mais je me suis dit qu’ils prépareraient quelque chose pour les 20 ans, alors j’ai continué mon entraînement. Avant le tournage de ce Koh-Lanta, je me suis entraîné pendant 27 mois. J’étais une machine quand je suis arrivé. Je n’ai jamais été aussi fort que pour cette édition.

“Le sportif et la survie, c’est secondaire”

Transition parfaite : tu as dû ressentir beaucoup de frustration de sortir aussi tôt et sur une épreuve comme le parcours du combattant.

J’étais vraiment investi dans ma préparation pour être le meilleur et briller sur cette édition des 20 ans. Je savais que les candidats allaient tous être ultra-préparés, donc je voulais me donner les moyens d’impressionner et de gagner des épreuves, dont le parcours du combattant, une des plus belles épreuves de Koh-Lanta. En plus, je démarre sur les chapeaux de roues, et… cette blessure… pas de chance. Même si mon Koh-Lanta n’a pas duré longtemps, quand je me suis blessé, j’étais bien en tête de l’épreuve.

Est-ce qu’on peut parler d’une malédiction des candidats forts dans les épreuves et en survie qui n’arrivent que très peu à aller au bout ?

Je ne parlerais pas de malédiction. Je pense simplement que Koh-Lanta n’est pas fait pour les personnes trop fortes. Parce qu’à un moment donné, sur les épreuves ou la survie, elles font peur. Koh-Lanta est avant tout une aventure humaine. Le sportif et la survie, en soi, c’est secondaire. Les gens qui arrivent trop préparés oublient ce côté humain de l’aventure et ça les pénalise à un moment.

Comment vois-tu l’évolution du jeu depuis ta première participation en 2009 ?

Ce n’est que mon avis : je pense qu’il y a encore 4 ou 5 ans, il y avait plus de survie dans Koh-Lanta. On voyait plus d’images de candidats en train de faire la cabane, de pêcher ou de faire le feu. Sur les dernières années, le côté stratège ressort beaucoup plus. On voit les aventuriers vaguement faire du feu et construire vite fait une cabane. Je ne dis pas que l’aspect stratégie est inintéressant, mais pour un aventurier comme moi, qui aime la survie et le côté sportif, c’est un peu dommage.

“Les gens viennent à Koh-Lanta comme si c’était des JO”

Les candidats ne sont-ils pas aussi trop préparés ? Ce qu’on a gagné en préparation physique et stratégique, on l’a perdu en fraîcheur et naïveté ?

Je n’arrête pas de le dire autour de moi : je respecte ceux qui ont participé au premier Koh-Lanta, ces candidats qui se sont inscrits sans savoir de quoi il en retournait. Maintenant que les gens viennent préparés, on ne peut pas leur en vouloir. Ils ont envie de gagner, de briller sur les épreuves. Et ils viennent à Koh-Lanta comme si c’était des JO.

En dehors de Koh-Lanta, qu’est-ce qu’il fait Freddy ?

J’ai vécu ces 7 dernières années en Australie. Avant ça, j’étais 2 ans aux États-Unis. J’étais ingénieur informatique et il y a deux ans, j’ai tout quitté pour préparer un tour du monde avec ma compagne en camion d’expédition, comme ceux qu’on voit au Paris-Dakar. Je suis en train de m’en fabriquer un : j’ai acheté le camion, j’ai retiré l’ancien équipement qu’il y avait dessus et je vais me construire une cellule de vie. Le projet est de partir l’année prochaine, pendant 2 ou 3 ans, et la première étape est de rejoindre l’Australie. On part de France, on fait le Danemark, la Suède et la Finlande, on redescend par la Russie, on passerait sûrement par la Chine, on traverserait les pays d’Asie et on arriverait en Australie.

Avec ce projet qui va durer 2 ou 3 ans, on ne risque donc pas de te revoir dans Koh-Lanta.

[Rires] Je n’ai pas dit ça. Vous imaginez bien que j’ai l’impression de ne pas avoir vécu mon Koh-Lanta. Je suis resté une épreuve, je n’ai même pas mangé un bout de noix de coco de l’aventure. Donc si la production me propose une édition, je dirai oui, même si je suis à l’autre bout du monde. Je m’arrangerai pour me rendre disponible et refaire un Koh-Lanta.