Un Euro de football devrait bien avoir lieu cet été : celui des villages de montagne

Un Euro de football devrait bien avoir lieu cet été : celui des villages de montagne

Image :

© Bergdorf EM / Flickr

photo de profil

Par Konbini Sports

Publié le

"Si le ballon passe au-dessus des filets de protection, il est définitivement perdu."

L’Euro de football, prévu en juin-juillet 2020 puis reporté, n’a pas résisté à la pandémie de coronavirus. Mais un autre Championnat d’Europe devrait bien avoir lieu cet été : celui des villages de montagne, programmé fin août à Gspon, bourgade suisse située à 1.899 m d’altitude.
Accessible uniquement en téléphérique et doté d’un terrain enneigé jusqu’en mai, Gspon, perché sur les sommets du Valais, accueillera pour la deuxième fois cet Euro amateur créé en 2008 et organisé tous les quatre ans, comme son aîné.
L’idée du tournoi a germé dans la tête de Fabian Furrer, enfant du village et éditeur de magazines de sport, qui partage sa vie entre Berne et ce village de 585 habitants, où l’hiver “les pistes de ski traversent le terrain de foot”.


Organisée par le FC Gspon, la première édition s’est tenue en 2008. La deuxième levée en 2012 a eu lieu en Autriche à Kleinarl, à 1.014 m d’altitude et la station de sports d’hiver française de Morzine, en Haute-Savoie, a accueilli la troisième édition en 2016.

À voir aussi sur Konbini

Les Pays-Bas également engagés

Programmé à l’origine en juin 2020, comme le “vrai” Euro, le “Bergdorf Euro”, sera juste reporté de quelques semaines et doit se tenir du 28 au 30 août. 
“Quand j’ai proposé de reporter le tournoi en août, toutes les équipes ont été très enthousiastes”, explique M. Furrer. “Personne n’a certes la garantie absolue que le tournoi pourra se tenir comme prévu, mais déjà les mesures sanitaires s’allègent un peu partout, donc nous faisons tout pour être prêts.”
“On croise les doigts pour que le tournoi se tienne et pour que nous puissions nous y rendre”, confie Gary Christian, entraîneur et milieu de terrain de l’équipe de Peel St Germain, basée dans la commune de Peel, sur l’île de Man et qui représente l’Angleterre.
Neuf équipes sont inscrites cette année. Morzine représente une fois de plus la France, Kleinarl l’Autriche et le village piémontais de Piedimulera défend les couleurs de l’Italie.
Plus surprenant, les Pays-Bas sont aussi engagés, avec le village qui se revendique comme l’un des plus hauts perchés du pays, Vijlen (Limbourg, sud-est), qui culmine à…200 mètres au-dessus du niveau de la mer. La Suède est également représentée ainsi que l’Allemagne et la Belgique. 
Pour participer, il existe certains critères. Chaque équipe doit être amateure et évoluer entre la 11e et la 7e division nationale “pour éviter de trop grosses différences dans le niveau de jeu”, explique Thierry Marchand, restaurateur et entraîneur de Morzine. 

“On est plus vite essoufflé” 

Quant à l’appellation “village de montagne”, elle semble assez souple dans son interprétation. Ainsi le village de Peel, sur la côte est de l’île de Man, culmine à seulement 100 m au-dessus de la mer d’Irlande, mais c’est un passage incontournable du “Tourist trophy”, la fameuse course de motos disputée sur les routes vallonnées de l’île depuis plus d’un siècle et surnommée...”The Mountain Course” (“le parcours de montagne”).
Soutenu par le canton du Valais et de nombreux partenaires, le tournoi a reçu dès sa création l’appui de personnalités du football, comme Ottmar Hitzfeld, ancien sélectionneur de la Suisse, qui a donné son nom au terrain synthétique, inauguré en 2009.
Difficile à aménager à cette altitude, en raison de la rareté d’étendues plates, le rectangle vert, l’un des plus hauts d’Europe, est construit au bord du précipice. “Si le ballon passe au-dessus des filets de protection, il est définitivement perdu”, s’amuse M. Marchand, ancien libéro et actuel président du club de Morzine.
Mais surtout, à cette altitude, “on est plus vite essoufflé, reconnaît-il. Et même si nous évoluons toute l’année à 1000 m, jouer à 2000 m demande une grosse condition physique”. 
“L’altitude est un vrai souci, confirme M. Christian. Surtout quand comme nous on dépasse les 40 ans”, ajoute ce comptable, supporteur de Manchester United. 
Il se dit néanmoins impatient de disputer le tournoi, car “terriblement en manque” de football depuis la crise du coronavirus. Et de représenter l’île de Man, connue pour la star cycliste Mark Canvendish, mais qui n’a produit aucun footballeur de renom, “sauf nous“, plaisante-t-il.
Eric BERNAUDEAU, avec Fabrice COFFRINI à Gspon pour l’AFP