“Le futsal est en train de se faire une vraie place en France” : entretien avec Kévin Ramirez, joueur de l’Équipe de France

“Le futsal est en train de se faire une vraie place en France” : entretien avec Kévin Ramirez, joueur de l’Équipe de France

photo de profil

Par Maxime Girot

Publié le

En ce moment et jusqu’au 11 février se déroule l’Euro 2018 de futsal en Slovénie. Si l’Équipe de France a été éliminée au premier tour, elle a tout de même réussi l’exploit de disputer la première compétition internationale de son histoire. Kévin Ramirez, unique joueur professionnel de l’effectif, a été l’un des artisans de cette réussite. Entretien.
Souvenez-vous, nous avions déjà rencontré Kévin Ramirez il y a deux ans, juste avant le début de l’Euro 2016 de futsal. À cette époque, la marche était trop haute et l’Équipe de France n’avait pas réussi à se qualifier pour cet événement. 
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, les ballons ont transpercé les filets et surtout, le statut de ce sport a bien évolué dans l’Hexagone. Entretien avec Kévin Ramirez, membre de cette Équipe de France de futsal. 


Football Stories | Qu’est-ce que ça fait d’être la première Équipe de France de futsal à participer à une compétition internationale ?
Kévin Ramirez | C’est une grande fierté pour nous d’avoir pu participer à cet Euro. Pour une nation amateur comme nous, c’est un véritable exploit.
Tu étais le seul joueur professionnel de l’effectif. Quel a été ton rôle par rapport à tes coéquipiers pendant cette compétition ?
Mon rôle dans le groupe a été d’accompagner les jeunes, surtout dans l’aspect tactique. Ils ont d’énormes qualités individuelles mais ont souvent des lacunes au niveau de la tactique. J’essaye vraiment de leur apporter mon expérience pour les aider à progresser. Je leur donne beaucoup de conseils.
Selon toi, que manquait-il à votre équipe pour espérer aller un peu plus loin dans la compétition ?
De l’expérience. On a souvent manqué de lucidité, notamment en seconde période. Face à l’Espagne, on mène 4-2 puis on finit à 4-4. Le manque d’expérience nous a clairement fait défaut.

Vous avez tout de même montré de très belles choses. Penses-tu que le meilleur soit à venir ?
J’espère vraiment. En tout cas, j’y crois. Nous n’avons pas eu une poule facile mais avons tout de même réussi à tenir tête aux meilleures nations. On possède une équipe avec pas mal de jeunes qui, j’espère, continueront à travailler et à grandir.

À voir aussi sur Konbini

“Le futsal est en train de se faire une vraie place en France”

Tu nous avais déjà accordé une interview, il y a deux ans. Tu disais dedans que tu souhaitais “développer le futsal en France”. Deux ans plus tard, quel est ton bilan ? 
Oui, le futsal a bien évolué depuis. La Fédération a mis en place un plan de développement, avec notamment la création des licences clubs et des pôles espoirs. Elle fait également énormément de choses pour l’Équipe de France et nous met dans les meilleures conditions pour progresser. Il y a en plus la candidature à venir pour l’organisation de l’Euro 2022. En quelques années, on a bien avancé et j’espère que ça continuera.
Penses-tu que le futsal soit condamné à vivre en quelque sorte dans “l’ombre” du football à 11 ? Ou peut-il se faire une place à côté ?
On sait très bien qu’on ne sera jamais au même niveau que le football. Par contre, on peut faire notre place à côté et devenir une véritable discipline à part entière. On commence à être médiatisé et avons de plus en plus de pratiquants. Le futsal est en train de se faire une vraie place en France.
Comment le futsal pourrait-il davantage se développer en France, selon toi ?
Déjà grâce à une médiatisation plus importante de notre sport. On commence à l’être un peu, c’est déjà un bon début. Je pense que cela serait aussi intéressant que les clubs de football montent leur propre section de futsal. Enfin, je pense qu’il y a un gros problème de structuration dans les clubs de futsal en France. Surtout au niveau de l’organisation, c’est souvent un peu du “bricolage”. Il faut qu’ils deviennent plus sérieux.

“J’ai reçu pas mal de messages de gens qui ne connaissaient pas le futsal et souhaiteraient maintenant en pratiquer”

En parlant de médiatisation, quelle a été ta réaction lorsque tu as appris que la chaîne l’Équipe diffuserait l’Euro 2018 de futsal et donc vos performances ?
J’ai été agréablement surpris. Depuis le temps qu’on demandait de la médiatisation ! C’est super pour la discipline. En plus, ça a permis à de nombreuses personnes de découvrir notre sport. J’ai reçu pas mal de messages de gens qui ne connaissaient pas le futsal et souhaiteraient maintenant en pratiquer.
Comment vois-tu le futsal dans 10 ans ?
J’espère déjà comme un sport professionnel avec une première division et des clubs structurés. Mais je ne m’en fais pas pour ça. La Fédération est en train de mettre les moyens et d’accompagner les clubs pour arriver à ces objectifs.


Quel joueur de football de l’Équipe de France aurais-tu aimé affronter sur un terrain de futsal ? 
J’aimerais bien affronter Kylian Mbappé. Sur les terrains à onze, il est très rapide et technique. J’aimerais bien voir s’il réussirait à s’adapter sur un terrain de futsal avec des plus petits espaces.
Pour finir, si tu devais définir le futsal en un mot, lequel choisirais-tu et pourquoi ?
Spectacle ! C’est un sport très spectaculaire. Dans un match de futsal, tout va très vite. Une équipe attaque puis dix secondes plus tard, elle doit défendre derrière. Ça va à 2000 à l’heure. En 30 secondes, il peut se passer plein de choses. On ne s’ennuie jamais.