Karim Benzema, le seul survivant de la malédiction de Booba

Karim Benzema, le seul survivant de la malédiction de Booba

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Par Roch

Publié le

Booba et le name dropping de footballeurs, c’est compliqué. Sauf quand on parle du Nueve.

Originalité de la rime, référence qui parle à tout le monde et possibilité de rappeler qui sont ses nouveaux amis : Booba, comme d’autres, aime abuser du name dropping footballistique. Mais étrangement, la carrière des joueurs cités prend toujours une drôle de tournure. Sauf quand on parle d’un joueur qui vient tout de juste de gagner le Ballon d’or, Karim Benzema.

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Marouane Chamakh

“Passement de jambes, frappe d’en**** à la Chamakh” – Jour de paye (2010)

Quand le morceau de Booba sort en 2010, l’attaquant marocain reste sur deux grosses saisons à Bordeaux, conclues par un titre de champion de France puis par un quart de finale de Ligue des champions.
Le passage de Chamakh à Arsenal sera un échec cuisant. Le club le prête à West Ham avant de le céder à Crystal Palace où il recherche toujours ses talents de buteur. Puis, fin de carrière à Cardiff, avec seulement deux matches joués.

Éric Abidal

“J’cours vite, je frappe fort comme Abidal” – Gipsy King Kong ft. Seth Gueko (2011)

Au-delà de nous surprendre avec le nom d’Abidal comme référence pour la force de frappe, Booba n’a vraiment pas porté chance au pauvre Éric. Un an après la rime du Duc de Boulogne, le Barcelonais doit se faire greffer un nouveau foie. Heureusement, l’opération se passe bien, mais Abidal ne retrouvera plus jamais son niveau, que ce soit au Barça, à Monaco ou à l’Olympiakos où il finira sa carrière. Et même en tant que directeur sportif du FC Barcelone plus tard, ça s’est mal passé.

Samuel Eto’o

“N***o sur le ter-ter, comme Samuel Eto’o” – Caesar Palace (2010)

Attention, chute vertigineuse. En 2010, Sam fait le triplé championnat, coupe et Ligue des champions avec l’Inter et José Mourinho. Quelques mois après la sortie du single de Booba, Eto’o Fils fait le choix surprenant de partir s’enterrer au Anji Makhatchkala, moyennant un salaire astronomique. Ce transfert signe le début de la fin du grand Eto’o, devenu mercenaire du football, vagabondant entre l’Angleterre, l’Italie, la Turquie, pour finalement terminer au Qatar.

Jérémy Ménez

“PSG, Ménez, ‘PDRG’ sera tout khénez” – Turfu (2012)

Fan de Booba et de Rohff, Jérémy s’est retrouvé au milieu d’une embrouille qui l’a complètement dépassé. On ne sait toujours pas si son niveau de jeu a été influencé par cette sombre histoire mais la sortie de ce morceau marque le début du déclin de Ménez au PSG. Même si le joueur originaire du 94 marque le but du titre en 2013, la suite de son aventure parisienne sera moins radieuse. Un mauvais retour en France à Bordeaux, une pige en Turquie, une autre au Mexique, un nouveau retour en France, cette fois-ci au Paris FC, pour finalement être l’attaquant du club de l’AC Reggiana en Serie B italienne. Dur.

Eden Hazard

“À part à Chelsea, y a pas de Hazard” – Talion (2015)

Petite bombe à retardement. Si on n’avait pas vu venir le déclin anticipé d’Hazard, Booba non plus. En 2015, quand “Talion” sort, tout se passe pour le mieux pour Eden. Depuis son départ de Chelsea, c’est un peu plus compliqué. Arrivé au Real Madrid en 2019 (pour 100 millions d’euros, quand même), le Belge n’est plus que l’ombre de lui-même. Trop souvent blessé et logiquement irrégulier, la carrière d’Eden Hazard ne prend pas la meilleure des tournures.

Kevin Constant

“AC Milan, demande à Constant” – Loin d’ici (2015)

On a compris que Booba était fan de l’AC Milan, à tel point qu’il a bel et bien cité Kevin Constant. On vous résume le parcours de l’ancien joueur du club italien après la punchline de B2O : Turquie, petit club italien, FC Sion en Suisse, et fin de carrière en D1 iranienne. On savait que Constant ne deviendrait pas un très grand joueur, mais là, c’est dur.

Bafétimbi Gomis

C’est pour mes Bafé Gomis, mes OG’s, mes homies” – Call Of Bitume ft. Rim’K (2012)

En 2012, tout se passe bien en Ligue 1 pour Gomis, à l’Olympique lyonnais. Puis, vient le choix de rejoindre l’Angleterre, plus précisément les Gallois de Swansea, une expérience assez mitigée pour être soulignée. Retour en France, à Marseille, tout se passe bien, et finalement, nouveau départ du pays où tout lui réussi. La Panthère va devenir une vraie icône en Arabie saoudite, un bon joueur en Turquie, mais est-ce qu’on n’espérait pas un peu plus de Bafé ?

Kevin-Prince Boateng et Mario Balotelli

“J’suis avec Prince Boateng, Balotelli au Milanello” – Turfu (2012)

Petit prince de l’AC Milan et a priori fan de rap français, KPB s’est écroulé avec le reste de son équipe milanaise en 2013. Mais la malédiction semble l’avoir touché encore plus profondément. Le Ghanéen se fait expulser de sa sélection nationale en juin 2014 et licencier du FC Schalke, où il était censé se relancer. Depuis, il enchaîne les clubs sans jamais avoir atteint le potentiel qu’on lui donnait au départ.

Quant à Balotelli, même rime que son pote Boateng, mêmes conséquences. Après des débuts tonitruants dans le club milanais, Super Mario va se transformer en avant-centre de moins en moins dangereux. Liverpool a bien tenté de le relancer, il y a deux saisons, mais ce sera le plus gros fiasco du fantasque italien, qui n’avait alors marqué qu’un malheureux but en Premier League. Et après un bon passage à Nice et à Marseille, Balotelli décidera finalement d’aller se faire discret dans de petits clubs italiens avant de finir en Suisse, au FC Sion.

Andreï Chevtchenko

“Je dribble, te la mets au fond comme Chevtchenko” – Rats des villes (2009)

Bon, on est clairement obligés de se demander si Booba avait mis à jour ses fiches footballistiques quand il a écrit cette punchline. Au moment où sort ce morceau, en juin 2010, Sheva reste sur trois saisons difficiles, alternant entre le banc de Chelsea et celui de l’AC Milan. La mayonnaise ne prend plus depuis le premier départ du prodige ukrainien de la maison rouge et noir. Tant pis, le héros rentre au pays et finit calmement sa carrière dans son club formateur, le Dynamo Kiev. Avec quand même le Ballon d’or 2004 dans la poche.

Et enfin : Karim Benzema

“Plus violent qu’du MMA, qu’une double frappe de Benzema” – A.C. Milan (2012)

Karim, c’est un peu l’exception qui confirme la règle. Cité par les deux camps lors du clash Rohff-Booba, le Madrilène choisira finalement celui du Duc malgré son inoubliable featuring avec Rohff. Depuis, Karim enquille les buts avec le Real, remporte cinq Ligue des champions, fait son retour avec les Bleus et remporte la Ligue des nations, devient incontestablement l’un des meilleurs numéros neuf de tous les temps, jusqu’à finalement être sacré Ballon d’or 2022.