Yannick Bestaven remporte le Vendée Globe 2020

Yannick Bestaven remporte le Vendée Globe 2020

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France’s Yannick Bestaven sprays champagne as he celebrates after crossing the finish line of the 2020/2021 edition of the Vendee Globe round-the-world monohull solo sailing race, off the coast of Les Sables-d’Olonne, western France, on January 28, 2021. – France’s Yannick Bestaven won a dramatic Vendee Globe round-the-world yacht race after an epic, 28,000-mile solo voyage. Bestaven, in Maitre Coq IV, was the third across the line, but won because of his 10hr 15min time bonus for helping rescue a competitor. (Photo by Sebastien SALOM-GOMIS / AFP)

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Par Lucie Bacon

Publié le

Et on vous explique pourquoi ce n'est pas celui qui a franchi la ligne en premier qui a gagné.

On connaît désormais le vainqueur de la 9e édition du Vendée Globe, après un final qui a tenu en haleine tous les fans de voile.  Cinquième, puis troisième puis premier en l’espace de quelques heures : Yannick Bestaven a vécu une fin de course de folie pour remporter le Vendée Globe 2020, jeudi dans la nuit noire des Sables d’Olonne, après 80 jours en mer. La neuvième édition de la course autour du monde en solitaire s’est jouée dans les toutes dernières heures, dans un scénario inédit, qui s’est en plus fendu d’un coup de théâtre de dernière minute.
Tout a démarré mercredi à 20h35 quand Charlie Dalin (Apivia) a franchi le premier la ligne d’arrivée au large des Sables d’Olonne, entouré d’une armada de bateaux qui scintillaient de rouge, vert et bleu. Le marin normand de 36 ans, qui a occupé la tête du classement durant plus de soixante pour cent du parcours à bord de son bateau volant dernière génération, n’a pourtant pas été désigné vainqueur du Vendée Globe 2020.
Pour cela, il devait attendre que deux autres concurrents, l’Allemand Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco), alors troisième, et Bestaven (Maître Coq IV), cinquième, ait coupé eux aussi la ligne. En effet ces deux skippers avaient dans leur poche des compensations de temps pour avoir aidé au sauvetage d’un concurrent naufragé, Kevin Escoffier, le 30 novembre.
Ces bonifications – six heures pour Herrmann et dix heures et quinze minutes pour Bestaven, ne pouvaient être prises en compte qu’une fois la ligne franchie. De quoi porter le suspense à son comble quand les cinq premiers de la flotte se tiennent dans un mouchoir de poche. Une attente éprouvante.


Mais à peine une demi-heure après l’arrivée de Dalin, Herrmann, qui pouvait accrocher la victoire, est entré en collision avec un bateau de pêche, à 160 km de la ligne. C’en était fini pour le navigateur allemand, qui terminera son périple au ralenti, pour une arrivée entre 10h30 et 11h30 ce jeudi matin, laissant le champ libre à Bestaven.
Bestaven, un Rochelais de 48 ans, qui filait déjà bien vite, a redoublé de puissance. Dans une mer particulièrement démontée, il a bouclé son tour du monde environ huit heures après Dalin, ce qui n’excède pas son bonus. Bestaven peut donc crier victoire !

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“C’est un rêve d’enfant qui se réalise”

Le navigateur remporte la neuvième édition, qu’il a menée durant presque un mois avant de se faire remonter par une horde après le passage du cap Horn. Il a été accueilli par un feu d’artifice, à défaut du public dont la présence a été interdite en raison de la pandémie de Covid-19.


“On passe de la solitude totale à cette fête, ces lumières, ces gens qui sont là malgré le contexte compliqué. C’est un bonheur, je ne réalise pas encore ce qu’il se passe, je suis toujours dans ma course, alors que c’est terminé. C’est un rêve d’enfant qui se réalise”, s’est réjoui Bestaven, subjugué.
Dalin, lui, était relativement redescendu sur terre après avoir mis un terme à cette course magique. “C’est sûr qu’elle m’a changé, je ne sais pas de quelle manière encore (…) c’est tellement d’émotions, c’est des émotions incroyables, c’est des émotions d’une force que je n’avais jamais ressentie avant (…)”, a-t-il souligné avant de remonter le chenal animé par une haie d’honneur de 300 bénévoles, masqués et distants.
Quatre heures après Dalin, Louis Burton (Bureau Vallée 2) a terminé à son tour son périple, en deuxième position pour être classé troisième au final. “C’est un grand bonheur, une grosse fierté d’être dans les premiers à couper cette ligne d’arrivée. (C’est) sept jours de moins qu’il y a quatre ans (lorsqu’il avait terminé 7e, ndlr), 75 jours de plus qu’il y a huit ans puisque j’avais abandonné au bout de cinq jours”, a-t-il rappelé.

Thomas Ruyant (LinkedOut) est arrivé en quatrième position, à 5h42. Plus tard, entre 12h30 et 13h30 jeudi, Damien Seguin (Groupe Apicil) – premier marin handisport à faire le Vendée Globe – devrait faire son entrée aux Sables d’Olonne. Mais il pourrait être devancé après coup au classement par Jean Le Cam (Yes We Cam !). Le sexagénaire est celui qui a réussi à sauver Escoffier dans des conditions de mer dantesques et pour cela, il a bénéficié de 16 h et 15 minutes de compensation. Il devrait arriver en héros dans la soirée de jeudi.
Ce serait donc huit bateaux arrivés en une journée, avec celui barré par l’Italien Giancarlo Pedote (Prysmian Group), attendu entre 11h30 et 12h30. Du jamais vu ! Sur les 33 marins ayant pris le départ le 8 novembre, huit ont abandonné.
Konbini Sports avec AFP