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“J’avais prédit que Pogba aurait du mal à United” : entretien avec un analyste de Football Manager

“J’avais prédit que Pogba aurait du mal à United” : entretien avec un analyste de Football Manager

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Par Julien Choquet

Publié le

À l’occasion de la sortie prochaine de Football Manager, une soirée de lancement était organisée à Paris afin d’en savoir un peu plus sur cet opus. Un événement qui nous a permis de rencontrer Tom Davidson, analyste pour Sports Interactive, le développeur du jeu. 
Mais comment font-ils pour avoir un jeu aussi réaliste ?” Cette question, tous les fans de Football Manager se la sont déjà posée. Tom Davidson, analyste pour Football Manager depuis 3 ans, nous a donné quelques éléments de réponse.
À travers son travail, il met en lien le réel et le virtuel dans le monde du foot, et nous raconte comment Football Manager est devenu plus qu’un simple jeu. Entretien.
Peux-tu nous expliquer ce qu’est un  “analyste” de Football Manager ?
Mon boulot, c’est d’utiliser la base de données et les statistiques de Football Manager pour les relier à ce qu’il va se passer dans le monde réel du football. Pour te donner un exemple, ça peut être à l’occasion d’un gros transfert, comme celui de Pogba cet été. L’objectif, c’est de prédire si ça sera une réussite ou non. Dans le cas de Pogba, on avait prédit qu’il aurait du mal à Manchester United, parce que Mourinho n’arriverait pas à l’utiliser : est-ce qu’il jouerait milieu créateur, relayeur, en pivot ? C’est ce qui est en train de se passer.
En gros, je suis un des seuls à être payé pour jouer à Football Manager en faisant des simulations, c’est plutôt cool (rires).


Comment on arrive à faire ce genre de prédictions ?
J’ai de la chance car une partie du boulot est faite par nos équipes. Il faut savoir que nous avons plus de 1 300 personnes dans le monde chargées d’observer les joueurs et les matches. Seul le Real Madrid en a plus que nous, c’est dire.
Quand tu as autant de détails, tu es assez confiant sur les analyses et les prédictions que tu vas effectuer. Toutes nos équipes passent leur temps à évaluer les jeunes joueurs mais aussi les superstars, et leur boulot me permet de pouvoir faire le mien. Quand tu essayes de prédire la Ligue 1 par exemple…
… la Ligue 1 c’est facile !
Ah non, cette saison c’est compliqué ! L’année dernière, il n’y avait aucun souci pour faire une prévision, le PSG écrasait tout. Mais cette année… Nice, c’est incroyable ! D’ailleurs, la semaine dernière on devait sortir des prédictions pour cette saison de Ligue 1 : on a décalé ça d’une semaine pour bien revérifier nos analyses et être sûr d’avoir tout pris en compte, notamment sur Nice. On cherche à savoir quand Balotelli va craquer (rires).

Mais on a été assez bons en Ligue 1 sur les années précédentes. Certes on a eu de la chance, le PSG champion ce n’était pas difficile à prévoir (rires). Mais par exemple, nous avions prédit qu’Angers ne serait pas relégué l’an dernier, alors que beaucoup les enterraient.
Mais parfois, le foot n’est pas une science exacte. Le meilleur exemple reste Leicester l’an dernier. Personne, et surtout pas nous, n’avait vu Leicester gagner le championnat. C’était incroyable.
Quelle est la meilleure prédiction que tu aies faite ?
La plus précise, c’était en 2014 lors des playoffs de MLS. Nous avions prévu tous les résultats des matches. Mais ma préférée, c’est la toute première que j’ai faite, concernant Robin Van Persie. J’avais prédit qu’il partirait d’Arsenal pour Manchester United, et qu’il remporterait tous ces trophées : Premier League, meilleur buteur et meilleur joueur du championnat. Pour ma première prédiction, c’est quand même une belle perf (rires).

Et quelle est ta pire prédiction ?
Franchement ? Quand on a annoncé cet été l’Angleterre en quarts de finale de l’Euro. Mais nous aurions réussi cette prédiction si Harry Kane ne tirait pas les corners (rires). C’était horrible. Vous voyez les 20 dernières minutes de l’Équipe de France en finale ? C’était la même chose pour nous pendant tous les matches de l’Angleterre à l’Euro.
C’est vrai que les clubs prennent de plus en plus contact avec vous afin d’avoir des informations sur certains joueurs ?
Oui, encore plus cette année que les années précédentes. Quasiment tous les grands clubs utilisent désormais notre base de données. On reçoit même beaucoup d’appels durant l’été, nous demandant des pistes pour des jeunes pépites parce qu’ils ne les connaissent pas, tout simplement. Mais il y a aussi les plus petits clubs, notamment en 3e ou 4e division anglaise. Ils n’ont pas le budget pour avoir des scouts un peu partout en Europe. Du coup, la profondeur de notre base de données les aide beaucoup.
Vous avez déjà fait des prédictions pour cette saison ?
Oui, on en a fait quelques-unes. Pour la Ligue 1, nous allons dévoiler une première analyse la semaine prochaine. Avant la reprise de la Premier League, nous avons aussi fait une prédiction : Manchester City champion devant Manchester United qui finit deuxième…. c’est mal parti pour United. Arsenal nous surprend aussi. On ne les attendait pas si haut après leur mercato.
Et pour la C1, nous avons déjà annoncé les phases de groupe. D’ailleurs on s’en sort bien : nous avons annoncé Leicester premier de son groupe, et c’est bien parti (3 victoires en 3 matches). La saison démarre bien pour nous (sourire).
Pour rappel, la bêta du jeu est d’ores et déjà disponible, alors que la sortie officielle de FM 2017 aura lieu le 4 novembre prochain.

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