Tour du monde : on a discuté avec Cédric Hengbart, ancien taulier de Ligue 1 aujourd’hui en Inde

Tour du monde : on a discuté avec Cédric Hengbart, ancien taulier de Ligue 1 aujourd’hui en Inde

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Par Enzo Leclercq

Publié le

“Pour les Indiens, aller au stade c’est comme une fête”

Les fans sont-ils autant fous de foot qu’en Europe ?
Oui, je dirais même qu’ils le sont plus qu’en France ! Après, cela varie selon la région. Par exemple, dans le Kerala (où Hengbart  a évolué pour deux saisons, ndlr), il y avait une moyenne de 50 000 personnes à chaque match, mais dans d’autres grandes villes comme Mumbai ou Delhi, il y avait “seulement” 10 à 15 000 personnes, parce que ce sont des villes plus tournées vers le cricket.


Comment sont les stades et l’ambiance des matches en Inde ? 
Pour les Indiens, aller au stade c’est comme une fête. Ils chantent, ils dansent, et essaient de faire le plus de bruit possible. Souvent, ils viennent en famille, il n’y a pas de fanatiques. Dans ma carrière, je n’ai connu qu’un stade comparable, celui de l’Ajax Amsterdam.
En arrivant en Inde, qu’est-ce qui t’a le plus frappé ?
Le nombre de personnes ! Il y a tellement de monde, de la foule partout. Parfois on est en pleine campagne, et on voit des personnes marcher, on se demande où elles vont. 

Et quelles sont les différences culturelles avec la France ?
La grosse différence, c’est que personne ne juge personne. Les gens ne sont pas jaloux, alors qu’ils pourraient l’être : l’écart entre les riches et les pauvres est très important. Mais ici tout le monde vit côte à côte sans s’occuper du niveau social des uns et des autres. 

Aimerais-tu un jour rejouer en France ? 
Bien sûr. D’ailleurs, depuis six mois j’ai fait le tour de pas mal de clubs mais aucun n’est intéressé. J’ai vécu une super expérience, mais ma vie est en France, donc je suis prêt à me lancer dans un nouveau challenge français. Mais à chaque fois j’ai le même retour : je suis trop vieux. C’est comme ça, et je le comprends.

Revenons un peu sur l’Inde, où la Coupe du Monde U17 a démarré ce vendredi. Penses-tu que ce soit une bonne idée de l’avoir organisé dans ce pays ? 
Bien sûr ! Le football est en pleine progression, c’est un événement qui ramène des personnes du monde entier, et cela permet de montrer tout le travail effectué dans ce pays depuis 3 ans. Toute la lumière est sur l’Inde, même si ce ne sont “que” des U17. Il y a 5 ans, personne n’aurait pensé que l’Inde serait capable d’organiser une coupe du monde… Mais ils l’ont fait.

Quel est le niveau des jeunes footballeurs en Inde ? Que vaut la formation ? 
Les jeunes ont un très bon niveau technique, mais il leur manque le physique. C’est peut-être aussi lié à la génétique, mais dans tous les cas ils vont progresser. La formation est très bonne dans certaines villes, mais le problème en Inde réside dans le fait que pour certains, il faut faire dix heures de route pour trouver une bonne académie. Ce n’est pas comme chez nous, où le foot est partout, et où il y a des championnats à tous les niveaux. Là-bas, si tu es à la campagne, il n’y a pas de terrain, et pour en trouver un correct il faut faire un long trajet.
Si tu devais donner un pronostic sur le gagnant du tournoi, sur quelle équipe parierais-tu ?
J’avoue ne pas trop connaître les différentes équipes U17, mais je vais être chauvin et je vais dire la France !
Nos Bleus U17 ont entamé la compétition ce dimanche, avec une victoire 7 à 1 face à la Nouvelle-Calédonie. Un conseil à leur donner pour le reste du tournoi ?
Je leur conseille de tout donner, car les Indiens aiment les Français, donc s’ils vont loin, ils vont avoir le soutien de l’ensemble du pays ! Sauf si c’est contre l’Angleterre ou l’Inde, bien évidemment. 

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